Le nombre d’enfants ayant subi des agressions sexµelles a triplé en un an en République démocratique du Congo (RDC), alerté ce lundi 23 juin 2025 dans un communiqué l’ONG Save the children, sur la base de témoignages de victimes ayant fui le pays.
Le groupe armé du M23 qui, selon les experts de l’ONU et des États-Unis, a reçu un soutien militaire du Rwanda, a progressé rapidement dans l’est de la RDC depuis janvier, s’emparant de villes clés et de vastes zones de territoire lors des combats qui ont fait des milliers de morts.
« Des hommes armés sont entrés chez nous et nous ont violées, ma sœur, ma mère et moi », déclare une jeune Congolaise de 16 ans ayant fui les combats avec sa famille, citée dans le communiqué de l’ONG.
« C’est très dur de regarder ma mère dans les yeux après ce qui s’est passé, mais c’est aussi très difficile pour elle de nous en parler », ajoute-t-elle, depuis un camp de réfugiés au Burundi voisin.
Depuis janvier, plus de 71.000 Congolais ont fui vers ce petit pays d’Afrique des Grands Lacs, l’un des plus pauvres du monde, qui hébergeait déjà des milliers de réfugiés issus de conflits antérieurs.
Save the Children a recensé plus de 478 cas de violences basés sur le genre (VBG) entre janvier et juin chez les personnes arrivées au Burundi, soit une augmentation de 249% par rapport à l’année dernière.
L’organisation a indiqué que 172 de ces violences, pour la plupart des violations, concernaient des enfants, certains avec leurs parents, tandis que d’autres ont été témoins de violations de leurs mères.
L’ONG estime que le nombre pourrait être bien plus élevé, en raison du silence entourant ces violences liées à la peur et à la honte.
« Nous regrettons malheureusement que le nombre de cas que nous avons enregistrés n’est qu’une goutte d’eau dans l’océan », a déclaré Geoffrey Kirenga, directeur de l’organisation au Burundi.
L’ONG Save the Children, présente en RDC depuis près de dix ans, a été touchée par d’importantes réductions de l’aide de la part des États-Unis et d’autres donateurs occidentaux.
Les coupes ont entraîné une diminution sensible d’articles tels que les canapés, les serviettes hygiéniques, les sous-vêtements ou le savon pour les survivants de violences sexuelles. Elles menacent également de nombreux programmes d’aide.
© Agence France-Presse