Les affrontements entre le M23 et l’armée congolaise appuyée par des milices locales ont fait des milliers de morts depuis janvier et des millions de déplacés.
La signature d’un accord de paix entre la RDC et le Rwanda sous médiation américaine en juin n’a pas mis fin aux violences.
Début septembre, le CICR a analysé 240 structures de santé dans les provinces du Nord-Kivu et du Sud-Kivu, où la ligne de front s’est stabilisée depuis le mois de mars .
Selon cette étude, plus de 85% de ces structures connaissent des ruptures de médicaments et près de 40% ont subi une fuite du personnel de santé.
« A titre de comparaison, au mois d’avril, c’était 71 % de ruptures de stock », a déclaré François Moreillon, chef de délégation du CICR en RDC, lors d’une conférence de presse à Kinshasa mercredi.
Les ruptures « concernent très souvent les médicaments essentiels et ceux censés être gratuits » comme les vaccins, les antipaludiques, antituberculeux, aliments thérapeutiques et traitements contre le VIH, indique le rapport du CICR.
« Ces détériorations sont la conséquence de la violence armée et du fait que beaucoup d’organisations humanitaires ont cessé leurs activités faute de financement », souligne le texte.
« Le CICR s’alarme d’autant plus que la situation sur le terrain se détériore avec une reprise des violences armées » dans les provinces du Nord-Kivu et du Sud-Kivu « où nous constatons, aux côtés de mouvements de population, un afflux massif de blessés », a affirmé M. Moreillon.
Plus de 70 % des structures de santé sur les 240 évaluées ont reçu des blessés par armes depuis janvier, précise le rapport.
Les centres médicaux peinent à se faire acheminer des médicaments, même lorsqu’ils sont disponibles, à cause des difficultés de passage à travers la ligne de front.
De violents combats ont opposé ces derniers jours le M23 et les forces de Kinshasa dans la province du Sud-Kivu, où le M23 tente notamment de progresser en direction du territoire de Shabunda, au sud-ouest de la capitale provinciale Bukavu déjà sous son contrôle, selon des sources locales et sécuritaires.
© Agence France-Presse