En République démocratique du Congo (RDC), l’ancien président de la République, Joseph Kabila, est sorti du silence suite à la levée de son immunité par le Sénat.
Depuis quelques jours, la République démocratique du Congo est au cœur d’un événement politique majeur voire historique : l’immunité de l’ex chef d’État Joseph Kabila a été levée.
Le jeudi 22 mai 2025, le Sénat congolais a voté avec une très large majorité, 88 voix pour et 5 voix contre, la levée d’immunité parlementaire de l’ex dirigeant congolais.
Cette décision du Sénat de la République démocratique du Congo ouvre désormais la voie à des poursuites judiciaires contre l’ancien président.
La réaction de Joseph Kabila
Au lendemain de cette décision, soit le vendredi 23 mai 2025, Joseph Kabila est monté au créneau pour dénoncer des « décisions arbitraires ».
Selon l’ancienne autorité présidentielle congolaise il ne s’agit que d’une « campagne odieuse ».
« Il y a six ans, je prenais congé de mes responsabilités en tant que président de la République, chef de l’État. Pour la première fois dans notre pays, après 60 ans d’indépendance, j’ai transmis pacifiquement le pouvoir à un nouveau chef d’État.
Depuis lors, je m’étais imposé un strict devoir de réserve, y compris face aux provocations, dénis de droit, humiliations, imputations dommageables et autres atteintes multiples à ma dignité », a déclaré Joseph Kabila.
« Je suis convaincu que le temps est le meilleur allié de la vérité, un antidote lent mais puissant contre le venin du mensonge et de la délation. Mais aussi, et surtout, parce qu’agir autrement aurait servi les desseins de ceux qui, à travers cette campagne odieuse, cherchent à détourner l’attention de notre peuple de leur incapacité avérée à répondre à ses attentes. J’ai donc décidé de briser ce long silence et de m’adresser à vous, car l’enjeu est de taille », a-t-il ajouté.
Dans ses propos, l’ancien président a souligné la gravité de la situation nationale et a appelé à une prise de conscience collective.
« J’ai décidé de sortir de ma réserve parce que, face à la situation que traverse notre pays, continuer à me taire m’aurait rendu responsable devant le tribunal de l’Histoire pour non-assistance à plus de 100 millions de compatriotes en danger. Je saisis cette occasion pour partager mes réflexions et contribuer à la recherche de solutions à la crise que traverse notre pays, la République démocratique du Congo, terre de nos ancêtres, aujourd’hui gravement malade », a-t-il fait savoir.
« La dictature doit prendre fin et la démocratie, tout comme la bonne gouvernance économique et sociale, doivent être restaurées », a-t-il également lancé.
« Militaire, j’ai juré de défendre la patrie jusqu’au sacrifice suprême. Hier au pouvoir, aujourd’hui en dehors du pouvoir, je demeure plus que jamais fidèle à ce serment », a-t-il par ailleurs ajouté.