Au moins neuf personnes ont été tuées dans une attaque des Forces démocratiques alliées (ADF) à Oïcha, dans l’est de la République démocratique du Congo (RDC), ont indiqué ce dimanche 17 août 2025 de sources locales.
Implantés depuis le milieu des années 1990 dans le nord-est de la RDC, près de la frontière avec l’Ouganda, les ADF sont à l’origine des rebelles ougandais majoritairement musulmans, qui ont tué des milliers de civils dans la région.
Dans la nuit de samedi à dimanche, ce groupe a mené des attaques contre des civils à Oïcha, dévalisé des boutiques et incendié des habitations, selon des témoignages recueillis par l’AFP sur place.
Lors de « cette incursion, les ennemis ADF (…) ont tué huit civils et un policier », a déclaré à l’AFP Isaac Kavalami, président de la société civile locale, qui regroupe syndicats et associations.
A la morgue de l’hôpital général de Oïcha, un correspondant de l’AFP a vu dimanche neuf corps, dont certains portant des blessures d’arme blanche.
Le lieutenant Marc Elongo, porte-parole de l’armée congolaise dans la région, a aussi accusé les « terroristes ADF » d’être auteurs de l’attaque.
Les ADF ont « décidé de se venger sur la population civile » en représailles aux opérations militaires en cours dans la zone, a-t-il indiqué dans un communiqué.
M. Kavalami a affirmé que la société civile avait les autorités sécuritaires sur la « menace » d’une attaque à Oïcha, mais rien n’a été fait, selon lui.
La localité de Oïcha est située 30 km au nord de Beni, centre du commandement militaire de l’armée congolaise dans la province du Nord-Kivu.
Les ADF ont prêté allégeance en 2019 aux jihadistes de l’Etat islamique, qui les présente comme sa « province d’Afrique centrale » (Iscap) et revendique certaines de leurs attaques.
Ces ADF ont tué des milliers de civils et multiplient les pillages et meurtres malgré le déploiement de l’armée ougandaise (UPDF) aux côtés des forces armées congolaises (FARDC).
Le 27 juillet, au moins 43 personnes ont été tuées à Komanda, en Ituri, dans l’attaque d’une église catholique menée par des ADF.
Avec AFP