Les forces armées marocaines (FAR) ont entériné le choix de tourelles produites par le groupe israélien Elbit Ma’arakhot pour armer leurs véhicules blindés de transport de troupes de type WhAP 8×8, issus d’un partenariat industriel entre le Maroc et la société indienne Tata Advanced Systems.
Selon la presse israélienne, les tourelles en question remplaceront les canons automatiques de 30 mm actuellement montés sur ces véhicules blindés.
Elles seront désormais dotées d’armements plus lourds de calibres 105 mm et 120 mm similaires à ceux qui équipent les chars «Sabra», dans une configuration destinée à accroître leur puissance de feu en milieu semi-aride.
Les tourelles feront l’objet d’une adaptation technique spécifique afin de répondre aux contraintes topographiques et climatiques propres au territoire marocain, notamment les vastes zones désertiques et les reliefs escarpés du Haut Atlas.
Le ministère délégué chargé de l’administration de la défense nationale n’a pas communiqué le montant de ce marché, ni la date prévisionnelle de livraison des premiers équipements.
Il convient de rappeler que cette acquisition ne constitue pas un premier contact entre Rabat et Elbit Ma’arakhot. Le groupe israélien avait déjà conclu un contrat avec le Maroc pour la fourniture de systèmes d’artillerie Atmos 2000, dont le montant s’élevait à 370 millions de dollars.
Cette commande, révélée par des sources industrielles israéliennes en 2023, portait sur une quarantaine de pièces et comprenait un volet de transfert de compétences au profit d’unités marocaines d’artillerie.
Depuis la normalisation des relations diplomatiques entre le Maroc et Israël, formalisée en décembre 2020 dans le cadre des accords dits d’Abraham, les deux pays ont accru leur coopération dans les domaines de la sécurité, de l’armement et des technologies stratégiques.
Plusieurs accords intergouvernementaux, dont certains classifiés, encadrent désormais ces échanges militaires.
Le véhicule blindé WhAP (Wheeled Armoured Platform), assemblé au Maroc sous licence indienne, constitue un maillon important de la réorganisation des unités de projection mécanisées du royaume.
Son adoption, appuyée par l’état-major général des Forces armées royales (FAR), répond à la volonté de doter l’armée d’une mobilité accrue en terrain difficile tout en maintenant une puissance de feu dissuasive.
Par cette opération, les FAR poursuivent la montée en puissance de leurs capacités de combat conventionnel dans un environnement régional marqué par des recompositions d’alliances, des tensions transsahariennes persistantes et une prolifération asymétrique des menaces.