Pour concurrencer les autres pays de la sous-région en termes d’armement, la République démocratique du Congo (RDC) s’est doté de son tout premier navire militaire patrouilleur haute mer, le PHM-P142, baptisé « Alternance pacifique 24 janvier 2019 ».
La cérémonie de baptême et de commissionnement s’est déroulée au port de Boma, dans la province du Kongo-Central, en présence de plusieurs personnalités, dont le ministre de la Défense, Guy Kabombo Muadiamvita, le chef d’état-major général adjoint des Forces armées de la RDC (FARDC), le lieutenant-général Ychaligonza Nduru, l’amiral Kuyandi Lukombo, chef d’état-major de la force navale, et le vice-gouverneur du Kongo-Central, Prosper Ntela.
Selon Guy Kabombo Muadiamvita, ce navire militaire patrouilleur haute mer est conçu pour renforcer la défense de l’intégrité territoriale du pays face aux menaces des forces négatives et à d’autres activités illicites.
Il sera chargé de mener des patrouilles régulières le long des frontières maritimes, fluviales et lacustres, particulièrement dans le contexte actuel d’agression rwandaise.
Le ministre a également souligné que l’acquisition de ce patrouilleur vise à établir l’autorité de l’État et à protéger les pêcheurs ainsi que les exploitants du domaine maritime congolais contre les intimidations et abus provenant de marines de pays voisins.
Pour garantir la sécurité des eaux territoriales qui représentent 40 % des frontières liquides du pays, soit plus de 10 000 kilomètres avec tous les pays voisins sauf le Soudan du Sud, M. Kabombo a promis de veiller à ce que les 22e et 33e groupements navals de la RDC reçoivent également les équipements nécessaires pour patrouiller le long du fleuve Congo et ses affluents.
Il a aussi assuré que des efforts seront faits pour doter les 22ᵉ et 33ᵉ groupements navals de la RDC des équipements nécessaires afin de sécuriser le fleuve Congo et ses affluents, consolidant ainsi la souveraineté du pays sur ses eaux territoriales.
Pour accompagner la montée en puissance de l’armée congolaise engagée dans l’est du pays face aux groupes rebelles, la RDC négocie l’achat de matériel militaire aussi bien avec la Russie qu’avec l’Ukraine.
Dans un contexte tendu, où par ailleurs Kiev lorgne avec insistance l’arsenal soviétique des FARDC, Kinshasa se livre à un très délicat exercice d’équilibriste entre les deux belligérants sous l’œil des puissances occidentales qui scrutent ces tractations.