Le gardien italien du PSG, Gianluigi Donnarumma, très solide depuis plusieurs matches et qui clame son amour pour Paris, voit pourtant son avenir dans la capitale en suspens après les atermoiements de ses dirigeants à propos de sa prolongation de contrat.
« J’ai envie de rester et de prolonger parce qu’ici c’est ma maison. Je me sens très bien ici, j’espère continuer à faire un bon travail ici », a affirmé « Gigio » devant la presse dans les couloirs du stade de Stuttgart après la qualification des Parisiens pour les barrages de Ligue des champions la semaine dernière.
Une déclaration qui ne laisse aucun doute sur son envie, alors que les négociations sur une éventuelle prolongation du bail du champion d’Europe italien (2021) seraient à l’arrêt, selon son agent.
« Actuellement, il y a une pause pour réfléchir à certains aspects du contrat, et on verra s’il y a de la fumée blanche dans les mois à venir. Mais aujourd’hui, tout est en suspens, tout peut arriver pendant la phase de négociations, nous n’avons pas de prévisions. On est en phase de stand-by. S’il est possible qu’il revienne en Italie ? Il ne faut jamais dire jamais », avait expliqué en décembre Enzo Raiola à la radio italienne Radio Sportiva.
Arrivé au PSG en 2021, Donnarumma, 25 ans, est sous contrat jusqu’en juin 2026 au PSG, avec qui il a remporté trois titres de champion de France et une Coupe de France, et a été demi-finaliste de la Ligue des champions la saison dernière en tant que gardien N.1.
Mais cette saison, à deux ans de la fin de son contrat, tout a changé. Son statut a vacillé à cause d’erreurs dans des matches importants, à cause surtout de la politique intransigeante de Luis Enrique qui instaure à tous les postes, gardiens compris, une concurrence acharnée pour mieux stimuler le groupe.
Personne n’a d’immunité, pas même le gardien italien qui a vu débarquer cet été l’international russe Matvey Safonov, aligné à sa place lors de cinq matches de L1, deux de Coupe de France et deux autres de Ligue des champions, notamment face au Bayern Munich.
« Avec le pressing du Bayern, j’ai estimé que Safonov était le meilleur joueur pour résister à la pression et générer la première supériorité », avait alors justifié Luis Enrique, ce qu’il avait déjà dit à Lens début novembre.
Sur la question de Donnarumma, Enrique est cash : « Mon opinion ne compte pas »
Le débat du gardien, ouvert à la fin de l’automne, s’est quelque peu refermé après des prestations assez ternes du Russe – hormis ses deux arrêts lors de la séance de tirs aux buts face à Lens en Coupe de France.
La politique de Luis Enrique a-t-elle porté ses fruits? Donnarumma semble avoir franchi un cap en ce début d’année, notamment face à City (4-2) contre qui il a réalisé un match de haute volée – son premier en Ligue des champions cette saison.
En plus de plusieurs arrêts décisifs, il a amélioré son jeu au pied et ses sorties sur coups de pied arrêtés, qui sont ses deux points faibles.
Comme un symbole, c’est après sa blessure à Monaco, où il a eu le visage salement amoché par la semelle de Wilfried Singo fin décembre, que Donnarumma a pris une nouvelle envergure.
Laissé au repos mardi en Coupe de France au Mans (victoire 2-0) où Safonov était titulaire, Donnarumma devrait retrouver sa place dans les cages du Parc des Princes vendredi (21h05) face à Monaco en L1.
Pour combien de temps ? Selon L’Equipe, le PSG souhaiterait recruter Lucas Chevalier l’été prochain – une information non confirmée à l’AFP, et Luis Enrique, interrogé sur l’éventuelle prolongation de l’Italien, n’a pas été franchement direct : « Non, mon opinion ne compte pas ».
« Nous voulons des joueurs qui souhaitent jouer ici. Quand quelqu’un a envie d’appartenir à un club et représenter une ville comme Paris, il faut avoir cette envie parce qu’il y aura beaucoup de difficultés. J’aime beaucoup entendre cela, comme l’a dit Donnarumma », avait-il développé quelques jours avant, maintenant le débat ouvert et la pression sur son gardien.
© Agence France-Presse