Le 28 août 2025, à Abidjan, s’est ouvert un atelier de deux jours consacré à la validation de la Stratégie nationale de la Propriété Intellectuelle. Cette initiative, portée par l’Office Ivoirien de la propriété intellectuelle (OIPI), vise à transformer le pays en une terre d’innovation protégée, dans un contexte économique africain en pleine mutation.
« Cette stratégie s’inscrit dans la vision gouvernementale de faire de la propriété intellectuelle et de l’innovation un levier de la compétitivité et d’industrialisation », a déclaré Mathurin Bombo, représentant du ministre du Commerce et de l’Industrie lors de son allocution d’ouverture. Derrière cette formulation administrative se dessine l’ambition d’un pays déterminé à valoriser sa matière grise et ses savoir-faire traditionnels.
L’enjeu est considérable pour ce pays ouest-africain qui cherche à diversifier son économie au-delà de ses secteurs traditionnels. La stratégie entend offrir un cadre normatif pour stimuler l’innovation locale, protéger les inventions ivoiriennes et encourager un entrepreneuriat ancré dans la créativité nationale. Du chercheur en laboratoire à l’artisan préservant des techniques ancestrales, toute la chaîne de valeur intellectuelle est concernée.
Dr Koffi Paul Assandé, directeur général de l’OIPI, n’a pas manqué de souligner l’urgence de la situation. « La protection et la valorisation de notre créativité nationale sont devenues impératives dans un environnement économique mondial où l’immatériel prend une place prépondérante », a-t-il affirmé devant une assemblée composée d’experts venus de divers horizons.
La rencontre, financée et accompagnée techniquement par l’Organisation mondiale de la propriété intellectuelle (OMPI), a rassemblé quelque 70 participants issus des ministères, du secteur privé et du monde académique. Une convergence rare qui témoigne de l’importance stratégique accordée à cette question par les autorités ivoiriennes.
Emmanuel Rugomboka, représentant le directeur général de l’OMPI, a salué les avancées de la Côte d’Ivoire en matière de propriété intellectuelle, tout en réaffirmant l’engagement de son organisation à accompagner ce processus jusqu’à son terme.
L’adoption de cette stratégie pourrait marquer un tournant dans la manière dont la Côte d’Ivoire aborde son développement économique, en plaçant l’innovation et la protection des actifs intellectuels au cœur de sa vision d’avenir. Pour un pays qui ambitionne d’accélérer son industrialisation, le chantier ouvert à Abidjan représente bien plus qu’un simple exercice administratif, c’est la fondation d’une économie du savoir aux racines profondément ivoiriennes.