Production record de maïs et droits de douane américains plombent les prix des grains

Après le Bénin de Patrice Talon, ce pays d'Afrique de l'ouest interdit l'exportation de riz, de maïs et de soja

Credit Photo : RTBF

Récoltes record en vue et météo clémente: les prix des céréales comme le maïs,  restent orientés à la baisse cette semaine sur les marchés internationaux, pénalisés aussi par l’épée de Damoclès des droits de douane.

A la Bourse de Chicago, les cours des trois principaux grains ont reflué, le blé clôturant mardi 5 août 2025  à 5,08 dollars le boisseau (environ 27 kg) tandis que le soja s’échangeait à 9,62 dollars le boisseau. Le maïs a, lui, terminé à 3,81 dollars le boisseau (environ 25 kg), au plus bas depuis septembre 2024.

Aux États-Unis, « les marchés s’adaptent aux évaluations des récoltes, qui maintiennent des notes très élevées (…) les meilleures depuis 2016 pour le maïs », commente auprès de l’AFP Dax Wedemeyer, de US Commodities.

Selon un rapport du ministère américain de l’Agriculture (USDA) publié lundi 4 août 2025 , 73% des cultures sont considérées comme bonnes ou excellentes, contre 66% l’année passée à la même période.

« Le débat aujourd’hui sur le maïs américain porte sur la hauteur du record » et non pas sur « le fait d’avoir un record », souligne Sébastien Poncelet, courtier à Argus Médias à Paris.

La raison de ces « rendements extraordinaires », selon Damien Vercambre, analyste au cabinet Inter-Courtage: « De l’eau quand il fallait » et « pas de grosses chaleurs durant la pollinisation ».

De belles récoltes de grains jaunes sont également attendues au Brésil et en Argentine.

La publication mardi des estimations mensuelles de l’USDA sur les productions et réserves mondiales agricoles (WASDE) pourrait confirmer cette tendance.

La baisse des prix du maïs est telle qu’elle entraîne avec elle les cours du blé. Le blé américain est désormais « quasiment le moins cher du monde », assure M. Vercambre.

« On observe de très bonnes ventes à l’export aux États-Unis », abonde M. Poncelet, qui souligne aussi une bonne dynamique en France alors que « les volumes peinent à se charger sur la mer Noire ».

« Les rendements n’ont pas été très bons dans le sud de Russie, là où c’est le plus facilement exportable car plus près des ports », décrit Damien Vercambre. Mais l’analyste observe désormais une forme de « rattrapage » grâce aux récoltes du centre du pays.

– La Chine absente –

Côté soja, au début de la période de floraison, les opérateurs sinterrogent sur la poursuite des bonnes conditions météorologiques aux États-Unis.

« Un déficit hydrique et de fortes chaleurs au mois d’août (…) auront des conséquences minimales sur le rendement du maïs » mais peuvent « encore en avoir sur le soja », selon M. Poncelet.

En outre, les incertitudes autour des droits de douane imposés par Donald Trump sur les partenaires commerciaux des États-Unis continuent de peser sur les cours, alors que la plupart de ces surtaxes douanières doivent entrer en vigueur jeudi 7 août 2025 .

« C’est une espèce d’épée de Damoclès qui flotte un peu sur tout le monde », estime M. Vercambre.

C’est surtout l’absence d’accord avec la Chine qui inquiète les acteurs du marché, « l’export de soja américain » étant « ultra-dépendant des performances sur le marché chinois », explique M. Poncelet.

Ces derniers mois, Pékin a drastiquement réduit ses importations de soja cultivé aux Etats-Unis, selon les données du ministère américain de l’Agriculture.

Le marché tente de rester « optimiste », mais « il ne semble pas que la situation puisse s’améliorer dans l’immédiat », note Dax Wedemeyer.

Selon Michael Zuzolo, de Global Commodity Analytics and Consulting, un accord commercial avec l’Inde « aurait un impact très important » car il pourrait « compenser la demande agricole chinoise » des dernières années.

Toutefois, « cela semble très lointain, compte tenu des récentes déclarations américaines concernant l’achat de pétrole brut russe » par l’Inde, commente l’analyste.

Donald Trump a relevé mercredi 6 août 2025 de 25% la surtaxe sur les produits indiens, la portant à 50%.

Avec AFP

Continuez la discussion en temps réél !
Rejoignez notre chaîne WhatsApp