Le tribunal correctionnel de Paris se prononcera le 19 décembre 2024 dans l’affaire impliquant le frère et les amis d’enfance de Paul Pogba.
Le ministère public avait requis jusqu’à 8 ans de prison pour les 5 amis d’enfance de l’ex-international, et 20.000 euros soit plus de 13 millions de FCFA d’amende.
Envers Mathias, le grand frère de Paul, les magistrates avaient demandé un an de prison ferme aménagé sous bracelet électronique et une amende de 10.000 euros soit plus 6 millions de FCFA.
Les 6 prévenus étaient jugés pour leur implication dans ce que l’on a qualifié d' »affaire Pogba » : du chantage, des pressions et en point d’orgue une séquestration en mars 2022 sous la menace d’armes à feu dans le but de soutirer 13 millions d’euros près de 9 milliards de FCFA au milieu de terrain.
Il évoluait à l’époque des faits à Manchester United puis à la Juventus Turin.
« Comment s’est opérée la bascule ? », a interrogé l’accusation, pour qui l’implication des amis d’enfance et du frère de l’ancien international ne fait aucun doute.
Pendant les trois heures de réquisitoire, les procureures ont évoqué la générosité de Paul Pogba.
« Vous avez créé à son endroit une situation de dépendance financière » qui a « gangrené votre amitié », a dénoncé le ministère public.
Au dernier jour du procès, les avocats de la défense se sont levés tour à tour pour dénoncer ce qu’ils considèrent comme une enquête « bâclée » et des audiences biaisées par les « certitudes » du parquet.
Pour la défense, la figure de Paul Pogba, « victime incontestée », aurait motivé des résultats rapides de la part des enquêteurs qui auraient négligé des pistes.
Également au cœur des plaidoiries : l’absence de Paul Pogba, principale partie civile.
Le footballeur avait fait savoir au premier jour des débats qu’il ne souhaitait pas se présenter à l’audience.
« C’est son droit, évidemment. Mais il est difficile de désigner les coupables quand on ne vient pas répondre aux questions ! », poursuit Me Morand-Lahouazi en se tournant vers l’avocate du champion du monde.
« On a jeté en pâture les amis d’enfance, on ne va pas trop chercher, parce que si Paul le dit, c’est que c’est vrai… », conclut l’avocat.
« Comment pouvons-nous faire abstraction de la relation entre mon client et Paul Pogba ? », interroge Me Harir, l’avocat de Boubacar C., l’un des plus proches amis du footballeur.
Selon lui, l’accusation s’est trop focalisée sur les questions d’argent.
« Il faut imaginer. On est dans un de ces grands ensembles de l’Île-de-France, la Renardière, dans un contexte modeste, voire la misère », rappelle l’avocat.
Appelé à la barre pour s’exprimer une dernière fois, Boubacar C. a eu un mot pour celui dont il a été le plus proche :
« Paul sait qui il est pour moi, je le garderai toujours dans mon cœur ».
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