Procès Bolsonaro au Brésil : la Cour suprême annonce la date du début des hostilités

Jair Bolsonaro

Crédit Photo : Evaristo SA / AFP

La Cour suprême du Brésil commencera à débattre le 2 septembre du jugement à l’encontre de l’ancien président d’extrême droite, Jair Bolsonaro (2019-2022), poursuivi pour tentative présumée de coup d’Etat à l’issue de l’élection présidentielle de 2022 remportée par Luiz Inacio Lula da Silva.Selon un communiqué de la Cour suprême vendredi, le jugement sera étudié lors de « sessions extraordinaires les 2, 3, 9, 10 et 12 septembre ».

Avec sept de ses collaborateurs, Jair Bolsonaro, 70 ans, est accusé d’avoir tenté d’assurer son « maintien autoritaire au pouvoir » malgré sa défaite face à Lula (gauche).

Le procureur général a conclu qu’il était « nécessaire qu’ils soient condamnés (…) pour organisation criminelle armée », « tentative d’abolition de l’Etat démocratique », « coup d’Etat »ainsi que pour d’autres délits en lien avec des dommages causés aux biens publics.

Le 8 janvier 2023, une semaine après l’investiture de Lula, des milliers de sympathisants bolsonaristes avaient pris d’assaut les sièges des institutions à Brasilia, dénonçant une fraude électorale et appelant à une intervention militaire.

Le parquet considère ces troubles comme une ultime tentative de l’ancien président de s’accrocher au pouvoir.

Le champion du courant conservateur dans la première puissance économique d’Amérique latine a clamé son innocence en juin devant la Cour, s’affirmant « persécuté » et qu« un coup d’Etat, c’est une chose abominable ».

Sa défense a demandé l’acquittement, l’estimant « innocent de toutes les accusations » formulées à son encontre et soutenant que « l’absence totale de preuves » avait été « démontrée ».

Il encourt 40 ans d’emprisonnement.

Crise diplomatique

Le procès a déclenché une crise diplomatique et commerciale entre les États-Unis et le Brésil. Le président Donald Trump l’a qualifié de « chasse aux sorcières » et, en représailles, a imposé des droits de douane allant jusqu’à 50% au Brésil depuis août. Les États-Unis ont également imposé des sanctions au juge en charge de l’affaire, Alexandre de Moraes et à sept autres magistrats de la cour.

Le gouvernement brésilien a qualifié ces sanctions d« arbitraires » et d« injustifiables », et y voit « une attaque grave et inacceptable contre la souveraineté » du Brésil.

Brasilia a par la suite relativisé l’impact de la surtaxe. Le décret de Donald Trump prévoit en effet des exemptions pour plusieurs centaines de produits, et au final seules 36% des exportations du pays vers les Etats-Unis sont réellement concernées, selon le gouvernement brésilien.

Les Etats-Unis sont un partenaire important pour les entreprises brésiliennes, mais pas essentiel : certes il s’agit du deuxième marché du Brésil, avec 12% des exportations, mais cela reste très en retrait de ce que représente aujourd’hui la Chine, où partent plus du quart des exportations brésiliennes.

Jair Bolsonaro est en résidence surveillée préventive depuis début août, le juge en charge de l’affaire, Alexandre de Moraes, ayant considéré qu’il avait violé les mesures conservatoires lui interdisant de s’exprimer via les réseaux sociaux.

Inéligible pour désinformation sur le système de vote électronique utilisé en 2022, l’ex-président dit encore espérer concourir à la présidentielle de 2026.

© Agence France-Presse

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