Un juge de la Cour suprême du Brésil a rejeté le 16 janvier 2025 la demande de restitution du passeport de l’ex-chef d’État Jair Bolsonaro, qui le réclamait pour pouvoir assister à l’investiture du président américain Donald Trump à Washington.
L’ancien dirigeant d’extrême droite (2019-2022) a été frappé d’une interdiction de quitter le territoire brésilien en février 2024. Son passeport a été confisqué à l’issue d’une opération policière dans le cadre d’une enquête sur un projet présumé de «coup d’État» pour empêcher le retour au pouvoir de son rival de gauche Luiz Inacio Lula da Silva en janvier 2023.
Risque de «fuite»
Ses avocats avaient demandé la restitution de ce passeport, argumentant que Jair Bolsonaro avait reçu une invitation officielle à l’investiture de Donald Trump. Mais Alexandre de Moraes, juge de la Cour suprême brésilienne (STF), a jugé cette demande non recevable, justifiant entre autres sa décision par le risque de «fuite» de l’ex-président à l’étranger pour échapper à la justice de son pays.
Selon ce puissant magistrat, honni par le camp Bolsonaro, l’invitation à l’investiture du président américain ne «justifie pas une révocation» de l’interdiction de quitter le territoire national.
Il a par ailleurs fait valoir que Jair Bolsonaro a défendu publiquement «la fuite du pays et la demande d’asile à l’étranger» d’individus condamnés pour leur implication dans les émeutes du 8 janvier 2023 à Brasilia.
Ce jour-là, une semaine après l’investiture de Lula, des milliers de bolsonaristes avaient envahi et saccagé les bâtiments du palais présidentiel, du Parlement et de la Cour suprême.
Appel
Jair Bolsonaro a indiqué jeudi que ses avocats devraient faire appel de la décision du juge Moraes de refuser la restitution de son passeport.
«Selon mes informations, mes avocats vont faire appel», a-t-il déclaré lors d’un entretien à la chaîne YouTube du média conservateur Revista Oeste. «Ce n’est pas encore fini, il y a encore un mince espoir que je sois autorisé à aller aux États-Unis», a-t-il insisté.
Le parquet doit décider prochainement s’il va engager des poursuites contre l’ancien président pour son implication présumée dans un supposé projet de «coup d’État» afin de se maintenir au pouvoir après le scrutin de 2022. Jair Bolsonaro a toujours nié en bloc ces accusations, criant à la «persécution».
Dans un entretien publié jeudi par le «New York Times», avant la publication de la décision du juge Moraes, il ne cachait pas son enthousiasme à l’idée de se rendre à l’investiture de Donald Trump, «le gars le plus important du monde».
Avec AFP