Après trois années d’agitation et de crise, les Sénégalais attendent toujours ce lundi 25 mars 2024, de connaître l’issue du scrutin présidentiel de la veille, qui tranchera entre continuité et changement peut-être radical. Ils demeurent dans l’incertitude sur la nécessité d’un second tour, pour lequel aucune date n’est fixée.
Des résultats officiels ne devraient pas être connus avant le courant de la semaine. La commission électorale nationale a jusqu’à vendredi pour publier des résultats provisoires, avant leur validation par le Conseil constitutionnel.
Il faut la majorité absolue des suffrages exprimés pour l’emporter au premier tour. A défaut, les deux premiers disputent un second tour.
Les résultats publiés dans les médias et sur les réseaux sociaux placent le candidat Bassirou Diomaye Faye nettement devant celui du pouvoir, Amadou Ba, et très loin devant les autres. Des journaux proclament la victoire de M. Faye à leur une.
Amadou Ba a fait une brève apparition devant ses supporteurs dans la nuit et leur a dit qu’il fournirait une appréciation « définitive » vers midi (locales et GMT). Il a affirmé son attachement à l’état de droit.
M. Faye a de son côté gardé le silence
Au moins, huit des 17 candidats ont félicité M. Faye au vu des résultats provisoires publiés par les médias. La certitude de la victoire a déclenché des scènes de liesse parmi ses sympathisants dans la capitale.
Mais la direction de campagne du candidat du pouvoir a assuré que ces manifestations étaient prématurées. Elle s’est dite certaine que, « dans le pire des cas », M. Ba serait au second tour.
« Rupture »
Une victoire de M. Faye pourrait annoncer une profonde remise en cause systémique, pas seulement parce qu’à 44 ans, il deviendrait le plus jeune président du Sénégal.
M. Faye, bénéficiant d’une loi d’amnistie, est sorti de onze mois d’emprisonnement dix jours avant l’élection, en même temps que son guide et chef de leur parti dissous Ousmane Sonko.
M. Faye se veut le « candidat du changement de système » et d’un « panafricanisme de gauche ». Son programme insiste sur le rétablissement de la « souveraineté » nationale, bradée selon lui à l’étranger.
Il a promis de combattre la corruption et mieux répartir les richesses, et s’est aussi engagé à renégocier les contrats miniers, gaziers et pétroliers conclus avec des compagnies étrangères.
Avec AFP
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