Le gouvernement de la Côte d’Ivoire a annoncé jeudi 2 octobre 2025 interdire les meetings et manifestations qui contestent l’exclusion de candidats d’opposition de l’élection présidentielle, prévue le 25 octobre 2025.
Le 8 septembre 2025, le Conseil constitutionnel a publié la liste définitive des candidats qualifiés, rejetant les candidatures de l’ancien président et opposant Laurent Gbagbo et du chef du principal parti d’opposition, Tidjane Thiam, une décision largement critiquée par leurs partis. Le président Alassane Ouattara est de son côté candidat à un quatrième mandat.
Dans un communiqué, le Conseil national de sécurité (CNS), qui réunit l’appareil sécuritaire ivoirien, a constaté que depuis le 8 septembre 2025 « plusieurs individus, dont des responsables politiques, tiennent des propos à caractère xénophobe, haineux et subversif, et diffusent de fausses informations de nature à troubler l’ordre public ».
Le CNS rappelle que « les décisions du Conseil Constitutionnel ne sont susceptibles d’aucun recours » et que « toute contestation » de celles-ci, « de quelque nature qu’elle soit, est illégale et expose ses auteurs aux sanctions prévues par la loi ».
« A cet égard, les ministres en charge de la Justice et de la Sécurité ont été instruits à l’effet de prendre toutes les dispositions nécessaires pour maintenir l’ordre et la sécurité, y compris l’interdiction des meetings et manifestations publiques visant à contester les décisions du Conseil Constitutionnel », poursuit le CNS.
Le Parti des peuples africains – Côte d’Ivoire (PPA-CI) de Laurent Gbagbo et le Parti démocratique de Côte d’Ivoire (PDCI, principal parti d’opposition) de Tidjane Thiam – qui est hors du pays depuis mars 2025 – , ont annoncé une marche samedi 4 octobre 2025 pour « la démocratie, la justice et la paix ».
Selon une source gouvernementale interrogée par l’AFP, l’interdiction des manifestations concernera également cette marche.
Deux manifestations importantes se sont tenues ces derniers mois, réunissant plusieurs milliers de militants de l’opposition en juin et en août 2025.
Par ailleurs, les deux formations politiques dénoncent des séries d’arrestations et d’incarcérations depuis juin 2025.
L’opposition dénonce également la possibilité qu’Alassane Ouattara puisse effectuer un quatrième mandat, l’estimant contraire à la Constitution.
La loi fondamentale ivoirienne prévoit un maximum de deux mandats, mais le Conseil constitutionnel estime qu’avec la nouvelle Constitution adoptée en 2016, le compteur des mandats présidentiels avait été remis à zéro.
Quatre candidats d’opposition sont qualifiés pour affronter Alassane Ouattara: l’ex-ministre du Commerce Jean-Louis Billon, dissident du PDCI, deux anciens compagnons de route de Laurent Gbagbo en rupture avec lui, son ex-épouse Simone Ehivet Gbagbo et l’ex-ministre Ahoua Don Mello, et enfin Henriette Lagou, déjà candidate en 2015.
Avec AFP