Une coalition d’une vingtaine de partis d’opposition en Côte d’Ivoire a annoncé ce lundi 5 mai 2025 qu’elle tiendrait son premier rassemblement le 31 mai 2025 à Abidjan, soit 5 mois avant l’élection présidentielle.
L’opposition monte le ton et multiplie les critiques envers le pouvoir depuis qu’une quatrième figure de la politique ivoirienne a été rendue inéligible fin avril au scrutin du 25 octobre 2025.
Les périodes électorales sont souvent tendues en Côte d’Ivoire, pays redevenu après la meurtrière crise électorale de 2010/11 un pôle de stabilité et de croissance économique dans une région secouée par les coups d’Etat militaires et les attaques jihadistes.
La Coalition pour l’alternance pacifique en Côte d’Ivoire (CAP-CI) prévoit « l’organisation, le 31 mai prochain, d’un grand meeting à Abidjan », a déclaré sa porte-parole, l’ancienne Première dame et femme politique Simone Ehivet Gbagbo, lors d’une conférence de presse.
Elle a également annoncé des « mini meetings dans les quartiers » avant cette date et « d’autres actions d’envergure » après ce premier meeting.
« La CAP-Côte d’Ivoire entend faire usage de tout l’arsenal légal en utilisant tous les moyens démocratiques pour se faire entendre et exprimer la volonté populaire », a-t-elle assuré.
Le 22 avril, le candidat du principal parti d’opposition membre de la coalition, Tidjane Thiam, a été radié de la liste électorale après qu’un tribunal a estimé qu’il avait perdu sa nationalité ivoirienne au moment de son inscription en 2022. Cette décision de justice le rend inéligible.
Samedi et dimanche, des milliers de militants du Parti démocratique de Côte d’Ivoire (PDCI) se sont mobilisés pour contester sa radiation.
Trois autres figures de l’opposition ayant annoncé leur intention d’être candidats ne figurent pas sur la liste électorale, en raison de condamnations judiciaires.
Il s’agit de l’ancien président et opposant Laurent Gbagbo, dont le parti n’est pas membre de la coalition, de son ancien bras droit Charles Blé Goudé et de l’ancien chef rebelle et Premier ministre Guillaume Soro.
La CAP-CI a demandé leur réintégration sur la liste.
« Les tensions sont de plus en plus vives, l’environnement socio-politique s’est fortement dégradé » et « il est à craindre qu’il se dégrade encore plus », a dit Mme Ehivet Gbagbo.
Elle a également dénoncé « le refus du dialogue politique par le gouvernement » et plaidé pour « des élections inclusives » et « sans violence ».
De son côté, le parti au pouvoir n’a pas encore désigné son candidat. Mais le président Alassane Ouattara, 83 ans, au pouvoir depuis 2011, s’est déjà dit « désireux de continuer à servir son pays ».
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