Présidentielle aux Etats-Unis : une campagne marquée par des coups de théâtre

Etats-Unis

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Traditionnellement, les élections présidentielles aux Etats-Unis connaissent leurs moments décisifs en octobre, un mois qui rebat les cartes quelques semaines avant le scrutin.

Mais cette année, alors qu’il reste encore près de quatre mois de campagne, la course à la Maison Blanche a d’ores et déjà connu trois coups de théâtre majeurs.

Le retour du match entre l’ex-président républicain Donald Trump et l’actuel hôte démocrate de la Maison Blanche, Joe Biden, est déjà un mélange inédit de moments historiques et d’une dramaturgie presque inimaginable.

Trump le condamné

« Nous, le jury, sommes parvenus à un verdict ». Ces quelques mots manuscrits sur un papier, lus par un juge de New York, ont été le point culminant d’un événement sans précédent pour les Américains: le procès pénal d’un ancien président.

Moins d’une heure plus tard, le président du jury s’est levé devant la cour et a répondu « coupable » aux 34 chefs d’accusation visant Donald Trump, énumérées une à une par le juge.

Pour la première fois dans l’histoire des Etats-Unis, un ancien président, et candidat à la présidentielle, est reconnu coupable d’une infraction pénale.

Présent, inhabituellement impassible ce jour-là, M. Trump quitte le procès en tant que condamné, une grande première dans un pays où le chef de l’Etat est régulièrement décrit comme la personne la plus puissante au monde.

Mais, comme à son habitude, l’ex-président cherche à tirer avantage de la situation, réussissant auprès de son électorat à se présenter comme la victime d’une chasse aux sorcières et de persécutions politiques.

Débat catastrophique pour Biden

Pour le président sortant des Etats-Unis, Joe Biden, le coup du sort n’est pas venu d’un tribunal mais d’un débat politique calamiteux pour lui.

La performance catastrophique en direct face à Donald Trump le 27 juin a provoqué un vent de panique au sein du parti démocrate.

Hésitant, incertain, se perdant dans ses propos, marmonnant d’une voix éraillée, M. Biden a confirmé les inquiétudes existantes sur son âge, sa vigueur mentale et sa capacité à assurer un nouveau mandat en cas de réélection le 5 novembre prochain.

Depuis, la moindre de ses apparitions en public est décortiquée et chaque jour semble renforcer les doutes chez les démocrates, dont beaucoup l’incitent à abandonner sa candidature.

Mais Joe Biden assure qu’il se maintiendra, même si sa position reste très fragile.

Assassinat manqué visant Trump

Le moment de bascule le plus frappant pourrait cependant être intervenu le 13 juillet, de la plus choquante des manières pour un pays qui a déjà connu le traumatisme de plusieurs assassinats et tentatives d’assassinat de candidats ou présidents au cours de son histoire.

En meeting à Butler, en Pennsylvanie, dans l’est du pays, Donald Trump ne parle que depuis quelques minutes lorsque des détonations retentissent. Le candidat républicain plonge derrière son podium en se tenant le côté droit du visage.

Aussitôt entouré d’agents du Secret Service, l’ancien président est rapidement évacué, se tournant malgré tout vers la foule, le point levé, du sang coulant de son oreille droite.

Le mobile du tireur reste pour l’heure inconnu, tout comme l’impact précis sur les intentions de vote de cet événement qui marquera à coup sûr le reste de la campagne.

© Avec l’AFP