L’opposant sénégalais Ousmane Sonko est attendu samedi dans son fief de Casamance, dans le sud du Sénégal, en compagnie de son second et candidat à la présidentielle du 24 mars, Bassirou Diomaye Faye, leur premier déplacement deux jours après leur libération de prison.
Des centaines de personnes se sont rassemblées samedi à l’aéroport du Cap-Skiring où doit atterrir M. Sonko dans l’après-midi, a constaté un journaliste de l’AFP.
Des T-shirts et affiches sur lesquels on pouvait lire « Diomaye Président », en référence au candidat Faye, ornent le paysage alors qu’un camion lance de la musique, en présence d’une foule formée d’hommes et de femmes d’âges variés dont une majorité de jeunes.
Cap-Skiring, station balnéaire et une des plus importantes destinations touristiques du pays, est à quelque 80 km de Ziguinchor, principale ville de Casamance dont M. Sonko est le maire.
Le candidat à la présidentielle Faye y est également attendu, ont indiqué à l’AFP des membres de son entourage.
Après l’arrivée de M. Sonko, « une grande caravane » doit partir samedi de Cap Skiring pour sillonner la zone avec Ziguinchor pour destination, a indiqué la coalition « Diomaye président ».
Les deux opposants Sonko et Faye ont été libérés jeudi soir après des mois de détention, en vertu d’une loi d’amnistie adoptée la semaine passée à l’instigation du président Macky Sall, qui ne se présente pas au scrutin présidentiel, après deux mandats de sept et cinq ans depuis 2012.
« Nous sommes venus accueillir notre leader (Ousmane Sonko) qui vient tout juste de sortir de prison et va nous apporter le changement. Le Sénégal est comme une voiture neuve qui n’est pas utilisée. Et Ousmane Sonko va la mettre en marche », a déclaré à l’AFP Ibou Diatta, éducateur de 29 ans à Cap-Skring.
Ce premier déplacement des deux hommes hors de Dakar a lieu une semaine avant la fin de la campagne électorale de deux semaines.
Celle-ci, entamée le 9 mars, a été écourtée d’un tiers en raison de la crise politique ayant suivi le report le 3 février de la présidentielle, initialement prévue le 25 février, par le président Sall. Le Conseil constitutionnel l’a ensuite contraint de fixer une nouvelle date pour un scrutin avant la fin de son mandat le 2 avril.
Sortis de prison, MM. Sonko et Faye, président et secrétaire général du parti Pastef dissous, peuvent désormais prendre part en personne à la campagne, qui met aux prises 18 hommes et une femme. Leur coalition avait déjà organisé des meetings à Dakar en leur absence.
Ousmane Sonko a été disqualifié de la présidentielle en janvier, le Pastef désignant alors M. Faye, qui était pourtant lui aussi détenu, comme son candidat, avec l’accord de M. Sonko.
Avec AFP
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