Présidentielle au Sénégal : fixée au 31 mars, le Conseil constitutionnel approuve une autre date

Jean Bio Chabi Orou, puisque c’est de lui qu’il s’agit, candidat à l’élection présidentielle de 2016 au Bénin,  estime qu’il devrait reprendre ce qu’il a

Crédit Photo : Ouestaf / MINT

Le Conseil constitutionnel sénégalais s’est aligné ce jeudi 07 mars sur le 24 mars pour la tenue de la présidentielle après avoir retenu une date différente de celle fixée par la présidence, indique-t-il dans un communiqué.

Le Conseil constitutionnel avait fixé la présidentielle au 31 mars, une semaine après celle arrêtée par la présidence, dans une décision rendue mercredi. Le Conseil constitutionnel a dit dans un communiqué jeudi qu’il n’avait fait que « pallier l’inertie de l’administration » en retenant le 31 mars, et a laissé entendre que l’exécutif avait entretemps remédié à cet état de fait en prenant des décrets convoquant le corps électoral le 24.

Les décrets pris par le président sont « conformes à (l’) exigence » d’organisation du scrutin avant la fin du mandat du président Macky Sall le 2 avril, a dit le Conseil constitutionnel.

Avec cet ajustement, les Sénégalais peuvent entrevoir une sortie de la crise provoquée par le report de l’élection initialement prévue le 25 février.

« Victoire du peuple » 

Il a noté que le 31 mars coïncidait avec la fête de Pâques. Le Sénégal compte une communauté chrétienne significative. Ce mois de mars coïncide aussi avec le mois de jeûne musulman.

M. Gueye a balayé l’objection d’une campagne qui ne respecterait pas la durée légale de 21 jours. « Tout ça, c’est dans une situation normale, or nous sommes ici dans une situation exceptionnelle », a-t-il dit.

Cet horizon qui se dégage, « c’est la victoire de tout le peuple qui voulait aller à une élection dont il était privé », s’est-il réjoui.

Des points de crispation primordiaux semblent traités: le Conseil, confirmant une position antérieure, a refusé que l’élection se tienne après l’expiration du mandat du président Sall le 2 avril. Il a rejeté la date du 2 juin préconisée par un « dialogue national » convoqué par le chef de l’Etat pour sortir de la crise, et largement acquis à sa cause.

Le Conseil a aussi fait barrage à un réexamen de la liste des 19 candidats qu’il avait validée dès janvier, à un désistement près survenu depuis.

Le président Sall a justifié le report par la crainte de nouveaux troubles, après ceux connus en 2021 et 2023, en cas d’élection contestée.

Un large front de l’opposition, d’une grande partie des candidats qualifiés et de la société civile s’est formé contre ce qui a été présenté comme un « coup d’Etat constitutionnel ». Le président a été accusé de chercher à s’accrocher au pouvoir et à conjurer la défaite à venir du Premier ministre Amadou Ba, désigné candidat à sa succession. M. Sall s’en défend.

Wade, Sonko hors-jeu 

Des manifestations ont fait quatre morts. Le Conseil constitutionnel, depuis février, s’est opposé frontalement au président.

Karim Wade est désormais hors course. C’est le cas aussi d’Ousmane Sonko, chef de file de l’opposition antisytème et acteur principal d’un bras de fer avec le pouvoir qui a tourné depuis 2021 à une confrontation meurtrière dans laquelle des dizaines de personnes ont perdu la vie et des centaines d’autres ont été arrêtées. M. Sonko est détenu depuis 2023. Donné comme l’un des favoris de la présidentielle, il en a été disqualifié par le Conseil constitutionnel en janvier 2024.

Son second et suppléant désigné, Bassirou Diomaye Faye, bien qu’emprisonné lui aussi, se retrouve, lui, confirmé dans la course. Il paraît éligible à une libération après l’adoption par l’Assemblée d’une loi amnistiant les actes commis en lien avec les manifestations politiques depuis 2021.

Les députés du Pastef, le parti dissous de MM. Sonko et Faye, ont voté contre la loi d’amnistie. Mais le Pastef réclame que M. Faye, ainsi que tous ses membres, sortent de prison pour faire campagne. Rien ne permet de dire si et quand M. Faye, voire M. Sonko, pourraient être relâchés, ni quand la loi serait promulguée.

MM. Sonko et Faye « parcourront ensemble le pays pour assurer une victoire dès le premier tour, inchallah »,  écrit sur les réseaux sociaux un des porte-parole du Pastef, El Malick Ndiaye.

La date d’un deuxième tour, probable en l’état actuel des candidatures, n’a pas été communiquée.

Avec AFP

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