Plusieurs milliers de partisans du Frelimo, le parti au pouvoir au Mozambique depuis 49 ans, se sont rassemblés ce dimanche 6 octobre 2024 sur un terrain en banlieue de la capitale Maputo, au dernier jour de la campagne pour les élections générales de mercredi.
« Nous n’avons aucun doute, nous allons gagner ! », a lancé le président sortant Filipe Nyusi, 65 ans, qui partageait l’estrade avec le candidat du parti à sa succession, Daniel Chapo, 47 ans, ancien gouverneur de province sans expérience gouvernementale.
« Je fais confiance à Chapo, il va faire tout ce que je n’ai pas pu faire » encore, a-t-il ajouté, mais il lui faut une majorité au Parlement pour « construire des écoles, des routes, des infrastructures », a promis M. Nyusi.
Daniel Chapo, très grand et énergique sur scène, a comparé le pays à un autobus, lançant à la foule : « Qui allez vous choisir comme conducteur, avec de l’expérience ? »
« Nous allons continuer à œuvrer pour que le Mozambique reste un pays de paix », allusion aux décennies de guerre civile traversées par le pays d’Afrique australe après l’indépendance, « y compris dans le Cabo Delgado », province en proie depuis huit ans à des attaques sanglantes par des groupes jihadistes affiliés au groupe Etat islamique.
« Nous allons continuer à lutter pour débarraser le pays du terrorisme », a-t-il insisté.
Plus de 17 millions de Mozambicains doivent élire mercredi leur président, le Parlement ainsi que les gouverneurs de provinces, tous actuellement aux mains du Frelimo.
Un peu plus tôt, la Renamo, premier parti d’opposition, avait organisé un défilé de partisans dans les rues de la capitale. Son leader Ossufo Momade, 63 ans, a réitéré ses accusations de fraude électorale massive, qui, selon lui, ont permis au Frelimo de s’accrocher au pouvoir ces dernières années.
« Nous appellons à des élections libres et équitables pour qu’il n’y ait pas de conflit après », a-t-il déclaré à ses partisans en bleu, se présentant un balai à la main pour évoquer la corruption de l’Etat dont il voudrait débarrasser le pays.
Au meeting du Frelimo, beaucoup étaient venus chercher une chemisette ou une casquette gratuite, a constaté l’AFP.
Dans la foule, Filipe Cossa, un vendeur d’accessoires pour téléphones mobiles de 27 ans, en short et claquettes usées, raconte avoir sauté dans un bus affrété par le parti, à une quinzaine de kilomètres de là.
« Ils distribuaient des T-shirts, proposant aux gens de monter à bord pour aller au meeting », explique-t-il à l’AFP. « J’espère beaucoup de choses » du prochain président, « du changement », ajoute-t-il.
Beaucoup disent comme lui espérer des améliorations, une économie meilleure, plus d’opportunités de travail, et ne voient pas la contradiction à espérer ces changements du parti au pouvoir sans discontinuer depuis l’indépendance.
« Ce nouveau président va apporter de bons changements », croit Ana Sumbani, 60 ans, un fichu du parti noué derrière la nuque.
« Je suis Frelimo depuis toujours et encore à ce jour », dit-elle la tête haute. Le Frelimo « nous a libérés » des colons portugais, rappelle-t-elle. Pour elle c’est le passé, mais « aussi l’avenir ».
© AVEC AFP