Le gouvernement camerounais a fermement mis en garde un candidat, sans le nommer, contre toute tentative de proclamer les résultats de l’élection présidentielle du dimanche 12 octobre 2025, avant l’annonce officielle du Conseil constitutionnel.
« Je parle d’un candidat également qui dit qu’il va terminer sa campagne dans sa région natale et il prétend que c’est à partir de là qu’il va peut-être s’auto-proclamer vainqueur », a déclaré Paul Atanga Nji lors d’une conférence de presse vendredi dans les locaux de son ministère de l’Administration territoriale.
« Je ne prononce jamais le nom de quelqu’un, je donne des indications (…) mais chacun se retrouve dans mes propos« , a-t-il développé, sans pour autant révéler l’identité du candidat visé.
« Ceux qui seront tentés de perturber le scrutin présidentiel se retrouveront face à la justice, et cela pour une très longue durée », a prévenu Paul Atanga Nji, soulignant la fermeté des autorités à garantir l’ordre et la légalité du processus électoral.
Cette annonce intervient au lendemain du meeting de campagne d’Issa Tchiroma Bakary à Maroua, et trois jours après celui du président-candidat, Paul Biya, 92 ans. Cette localité se situe dans la région septentrionale qui compte le plus grand nombre d’électeurs.
Issa Tchiroma Bakary y a suscité un élan populaire inédit, accueilli par des milliers de partisans brandissant des pancartes « Tchiroma le Sauveur ». Lors de ce rassemblement, il a appelé ses partisans à « défendre leur vote », les incitant à « empêcher qu’il y ait bourrage des urnes et faire en sorte que le résultat proclamé par le Conseil constitutionnel soit celui issu des urnes ».
Vendredi matin, l’équipe de campagne de M. Tchiroma Bakary a annoncé à l’AFP ne plus pouvoir accéder à l’ensemble de ses comptes sur les réseaux sociaux.
Le président sortant Paul Biya part grand favori de la présidentielle face à une opposition très divisée.
La plupart des 7,8 millions de Camerounais appelés à voter pour ce scrutin à un tour ont toujours vécu sous le règne sans partage de Biya, au pouvoir depuis 1982, dans ce pays d’Afrique centrale dont la moitié de la population a moins de 20 ans.
Ces 20 dernières années, il a été systématiquement réélu avec plus de 70 % des voix.
Son principal opposant a été exclu du scrutin, nourrissant des soupçons de vote calibré sur mesure pour sa réélection. Plusieurs plateformes citoyennes ont prévu de compiler les résultats de manière indépendante, pour « protéger le vote », s’attirant les critiques du gouvernement.
Avec AFP