Le roi Mohammed VI poursuit son engagement en faveur du financement d’une mosquée pour les communautés du Maroc établies en Espagne, pays d’Europe.
Son dernier projet en date concerne la future Grande mosquée de Manacor, à Majorque, dont le coût des travaux s’élève à six millions d’euros (près de 4 milliards de francs CFA).
Ce projet ambitieux, financé par le souverain marocain, s’étendra sur une superficie de 14 500 mètres carrés, sur un terrain acquis auprès de la banque BBVA pour environ 2,2 millions d’euros (1,4 milliard de francs CFA) selon la presse espagnole.
L’acquisition a bénéficié d’une réduction consentie par l’établissement bancaire, propriétaire des parcelles concernées, facilitant ainsi la concrétisation de ce projet d’envergure dans l’archipel des Baléares.
Le complexe ne se limitera pas à un simple lieu de culte mais comprendra également un centre commercial et un parc public.
Cette conception multifonctionnelle témoigne d’une volonté d’intégration et d’ouverture.
Au-delà de sa dimension spirituelle, la future Grande mosquée se présente comme un espace culturel et social visant à promouvoir le dialogue et la cohésion au sein de la communauté locale, où la présence marocaine est significative.
L’ambassadrice du Maroc en Espagne, Karima Benyaich, supervisera l’évolution des travaux et rendra compte directement au roi Mohammed VI.
Cette implication diplomatique de haut niveau souligne l’importance stratégique accordée par Rabat à ce projet, considéré comme un vecteur de soft power dans ses relations avec Madrid.
La mosquée du Maroc en Espagne, un projet non isolé
Il faut savoir que l’initiative s’inscrit dans la continuité d’autres projets similaires, notamment à Metz en France, où le souverain a accordé un don d’un million d’euros pour la construction d’une mosquée.
Ces financements suscitent parfois des controverses dans les pays d’accueil, comme le montre l’action en justice intentée par l’Union des familles laïques de la Moselle (UFAL 57) contre le projet messin.
Mohamed Hicham Joudat, président de l’association de la Grande mosquée de Metz (GMM), a tenu à préciser auprès de France Bleu qu’il s’agissait d’un don privé du roi Mohammed VI et non d’un financement étatique.
Cette distinction juridique s’avère cruciale dans le contexte européen, où le cadre légal entourant le financement des lieux de culte fait l’objet d’une attention particulière des autorités.
Le tribunal a d’ailleurs rejeté le recours de l’UFAL 57 et condamné l’association à verser 2 000 euros à l’association GMM, confirmant ainsi la légalité de ces financements privés.