La Chine a annoncé ce mercredi 5 mars 2025, son intention de réduire la production de son immense industrie sidérurgique afin de remédier aux surcapacités et d’enrayer la chute des bénéfices dans le secteur.
Premier producteur mondial d’acier, avec plus d’un milliard de tonnes produites en 2024, le pays a indiqué dans un rapport officiel qu’il entendait en 2025 « promouvoir la restructuration de l’industrie sidérurgique par une réduction de la production ».
Le rapport, publié par la Commission nationale du développement et de la réforme (NDRC), la puissante agence chinoise de planification, n’a pas fourni de chiffres concernant l’ampleur de cette baisse.
« Nous introduirons des politiques et des mesures visant à résoudre les problèmes structurels des industries clés et mettre fin au phénomène de la concurrence déloyale par le biais de la réglementation et de la modernisation de l’industrie », a souligné le document.
Le secteur est sous pression en raison de l’effondrement prolongé du marché immobilier chinois, traditionnellement grand consommateur d’acier, qui a frappé la demande intérieure.
En février, une étude du Centre de recherche sur l’énergie et l’air pur (CREA), un institut de recherche basé en Finlande, a indiqué que la Chine devait réduire sa capacité de production d’acier de 15 % en 2025 pour atteindre ses objectifs en matière d’émissions de carbone.
Malgré l’effondrement des bénéfices des aciéries, la production n’a baissé que de 1,7 % l’année passée, tandis que les exportations ont atteint 111 millions de tonnes, leur plus haut niveau en neuf ans, alimentant les frictions avec les partenaires commerciaux de la Chine.
Plusieurs pays ont imposé des droits de douane sur les exportations d’acier chinoises au cours des derniers mois.
En février, le président américain Donald Trump a signé un décret imposant des droits de douane de 25 % sur les importations d’acier et d’aluminium, y compris ceux en provenance de Chine, à compter du 12 mars.
Le Vietnam et la Corée du Sud, les plus grands importateurs d’acier chinois, ont également annoncé des mesures similaires.
Séoul a décidé d’imposer provisoirement des droits de douane allant jusqu’à 38 % sur les importations de tôles d’acier chinoises après avoir mené une enquête antidumping, tandis que Hanoï va instaurer un droit antidumping allant jusqu’à 27,83 % à partir du 7 mars.
En Inde, le ministre de l’Acier a déclaré que le pays pourrait introduire des droits de douane dans les six prochains mois en raison du « défi majeur » que les importations bon marché de la Chine posent aux producteurs nationaux.
Avec AFP