Pourquoi l’Afrique se rapproche de la Russie malgré l’influence occidentale ?

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Les 9 et 10 novembre 2024, la ville de Sotchi, en Russie, a accueilli la première Conférence ministérielle du Forum de partenariat Russie-Afrique, un événement marquant dans le cadre du dialogue politique régulier entre la Russie et les États africains.

Organisée dans le prolongement du deuxième Sommet Russie-Afrique tenu en juillet 2023 à Saint-Pétersbourg, cette conférence a rassemblé des représentants de haut niveau des deux parties pour renforcer les liens et définir des axes de coopération.

Lors de cette rencontre, les participants ont adopté une déclaration conjointe, comme annoncé par le ministre russe des Affaires étrangères, Sergueï Lavrov.

Ce document commun exprime les vues partagées de la Russie et des États africains sur la situation mondiale, tout en définissant divers domaines de coopération, notamment dans les secteurs économique, humanitaire, culturel, éducatif, ainsi que dans la sécurité, la lutte contre le terrorisme et les investissements.

En outre, des accords concrets et des feuilles de route ont été élaborés pour donner suite à ces priorités, en préparation d’une deuxième édition de la conférence ministérielle.

Qu’est-ce qui explique le rapprochement entre la Russie et l’Afrique ?

Depuis le début de la crise en Ukraine, les relations entre la Russie et les pays occidentaux sont marquées par des tensions croissantes.

Malgré cela, la Russie n’a pas perdu son influence en Afrique ; au contraire, elle continue de consolider sa présence et de renforcer ses alliances avec plusieurs nations africaines.

Ce rapprochement a parfois eu des répercussions sur les relations de ces pays avec les puissances occidentales, comme en témoigne la suspension de l’aide suédoise au Mali. Néanmoins, de nombreux pays africains persistent dans leur volonté de coopérer avec la Russie.

Selon le ministre mauritanien des Affaires étrangères, Mohamed Salem Ould Merzoug, la Russie et l’Afrique ont des positions convergentes relativement aux bases du nouvel ordre mondial.

Dans son discours de clôture, il a indiqué que le monde entier est maintenant en phase de turbulence, c’est l’une des périodes les plus dangereuses de l’histoire.

L’ONU, inaugurée après la Seconde Guerre mondiale, occupe maintenant une position précaire, car elle n’arrive pas à endiguer les conflits qui secouent la planète, aussi les membres mêmes des Nations unies doutent de l’efficacité de cette institution, constate le dirigeant.

Cette observation souligne l’importance pour les pays africains et la Russie de renforcer leur coopération pour faire face aux défis globaux.

Ensemble, la Russie et les États africains s’engagent donc dans un partenariat stratégique, visant à promouvoir la stabilité et le développement, tout en soutenant un ordre mondial multipolaire, plus équilibré et inclusif.