L’économie nigériane, autrefois la plus grande d’Afrique, a vu sa position se détériorer rapidement en deux ans.
Cette année 2024, le Nigeria a chuté à la quatrième place parmi les économies africaines, selon le FMI.
Le PIB du pays est estimé à 253 milliards USD pour 2024. Cette baisse place le pays derrière l’Afrique du Sud (373 milliards USD), l’Égypte (348 milliards USD), et l’Algérie (267 milliards USD).
La chute de l’économie la plus importante d’Afrique
La dégradation de la position du Nigeria s’explique par une inflation galopante et la dépréciation du naira sur le marché des changes.
En effet, tandis que le naira a connu une chute sévère, d’autres monnaies africaines comme le rand sud-africain ont mieux résisté, ne perdant que 4 % de leur valeur par rapport au dollar.
L’Algérie, en revanche, a bénéficié des prix élevés du pétrole et du gaz, stimulés par les crises géopolitiques comme l’invasion de l’Ukraine par la Russie et les tensions au Moyen-Orient.
En dehors de la chute du Naira, le Nigeria a enregistré une diminution importante de ses réserves en devises. Ces réserves ont baissé suite au remboursement partiel des dettes extérieures du pays.
En outre, la chute du Nigeria s’explique par un coup dur dans le secteur privé. Nigerian Breweries, une filiale du groupe Heineken, a annoncé la suspension temporaire de deux de ses neuf sites de production en réponse aux difficultés économiques persistantes.
L’inflation élevée, qui a atteint 33,2 % en mars 2024, et la dévaluation du naira ont alourdi les coûts d’exploitation, contraignant l’entreprise à revoir ses opérations.
Malgré plusieurs augmentations de prix cette année, Nigerian Breweries n’a pas réussi à compenser les défis posés par l’économie nigériane, poussant l’entreprise à mettre en congé certains employés et à restructurer ses activités.
Le Nigeria amortit sa chute
Malgré la chute, le FMI a révisé à la hausse ses perspectives de croissance pour le Nigéria en 2024, tablant désormais sur un taux de 3,3 %, contre 3,0 % initialement prévu.
Cette révision optimiste s’explique en partie par la récente appréciation du naira, qui a gagné 34 % au cours des deux derniers mois.