Pour sauver le Niger, l’armée du Mali vient de détruire…

Le Mali le Niger

Crédits photo : France 24 / © Agne Coudurier, AFP

Le Mali vient d’entreprendre une énorme opération pour sauver le Niger, le fleuve qui passe par le centre du pays.

Concrètement, les forces armées maliennes ont mené une offensive éclair contre l’orpaillage clandestin sur les rives du fleuve Niger.

Au terme de cette opération nommée « Djoliba Saniya » qui s’est déroulée du 21 au 23 juillet 2025, l’armée malienne a détruit au total 206 dragues artisanales et six moulins industriels.

L’opération choc du Mali au bord du fleuve Niger, une nécessité vitale

L’opération vient d’un problème vital pour le fleuve. Et pour cause, les machines rudimentaires prolifèrent depuis des années dans le lit du fleuve Niger.

Ce qui finit par causer une pollution massive. Pour rappel, le fleuve Niger traverse le Mali sur plus de 1 700 km et alimente en eau potable la capitale Bamako ainsi que de nombreuses villes.

Toutefois, l’orpaillage sauvage transforme progressivement cette ressource vitale en un cocktail toxique impropre à la consommation.

Le Mali a donc été obligé d’utiliser la manière forte pour arrêter un phénomène qui va finir par détruire l’écosystème de la région.

Pour y arriver, le groupement TAMA de la Garde nationale a frappé simultanément dans cinq localités du sud-ouest malien : Bancoumana, Hamdallaye, Kangaba, Balanza et Danga.

Le commandant Michel Koné n’a pas manqué d’abonder sur la nécessité de l’opération. Il a en effet mis l’accent sur la gravité des dégâts constatés au cours de l’offensive.

« Ces machines dégradent dangereusement l’écosystème fluvial. Il est de notre devoir de les éliminer », a-t-il soutenu.

Les répercussions touchent déjà immédiatement les services publics de distribution d’eau.

La SOMAGEP-SA, société chargée de la gestion de l’eau potable au Mali, confirme, elle aussi, les difficultés croissantes de traitement.

L’eau du fleuve Niger arrive désormais chargée en particules et en résidus chimiques dans les stations de pompage.

Les quartiers périphériques de Bamako subissent particulièrement ces dysfonctionnements.

Les habitants y connaissent régulièrement des coupures d’eau prolongées liées à l’impossibilité de traiter efficacement l’eau polluée.

L’utilisation massive de mercure dans l’orpaillage artisanal aggrave encore la contamination. Ce métal lourd, employé pour séparer l’or des autres minéraux, se disperse ensuite dans l’eau du fleuve.

Et la présence de mercure dans l’eau de consommation expose les populations à des risques sanitaires graves, notamment des troubles neurologiques et rénaux. Les femmes enceintes et les enfants demeurent particulièrement vulnérables à ces intoxications.

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