Pour résoudre ses problèmes d’électricité, ce pays d’Asie moins riche que la Chine veut construire une centrale nucléaire

Malgré ses problèmes d'électricité, ce pays d'Asie moins riche que la Chine veut construire une centrale nucléaire

Crédit photo : [Photo d'illustration] / dr-technologie

Les Kazakhs sont appelés aux urnes ce dimanche 6 octobre 2024 lors d’un rare référendum sur la construction de la première centrale nucléaire de ce pays d’Asie centrale, premier producteur mondial d’uranium, mais déficitaire en électricité.

Les bureaux de vote ont ouvert à 06 H 00 locales (01 h 00 GMT) et fermeront à 20h, a annoncé la Commission électorale, tandis que les résultats sont attendus lundi dans la matinée après des sondages à minuit heure locale.

La France, via EDF, est en lice pour construire cette centrale, tout comme la Russie et la Chine, les deux principales puissances de la région, ainsi que la Corée du Sud.

Selon le président Kassym-Jomart Tokaïev, il s’agira du « plus grand projet de l’histoire du Kazakhstan indépendant » en cas d’adoption, qui ne fait aucun doute.

Car la campagne en faveur du « oui » a été à sens unique dans ce pays qui, malgré une volonté affichée de relâcher la pression sur la société civile depuis l’élection de M. Tokaïev en 2019, maintient ses réflexes autoritaires.

Et pour s’assurer d’une participation élevée, les autorités ont notamment autorisé les Kazakhs à voter même s’ils ne sont pas inscrits sur les listes électorales, tandis que les bus des grandes villes sont gratuits dimanche.

« Le référendum en lui-même est une autre preuve des énormes changements survenus au Kazakhstan au cours des cinq dernières années, une nouvelle manifestation claire du concept d’État à l’écoute », s’est félicité M. Tokaïev avant le scrutin.

Toutefois, les opposants à la construction, qui craignent une catastrophe écologique comme conséquence d’un possible accident, ont du mal à se faire entendre : des dizaines d’entre eux ont été arrêtés dans les semaines précédant le référendum, selon des médias privés locaux.

Riche en pétrole, métaux rares et producteur de près de la moitié de l’uranium mondial, le Kazakhstan espère grâce au nucléaire combler enfin son déficit chronique d’énergie, notamment dans le sud où vit la moitié des quelque vingt millions de Kazakhs.

La question de l’atome est sensible au Kazakhstan après les quelque 450 essais nucléaires soviétiques menés entre 1949 à 1989, exposant 1,5 million de personnes aux radiations.

La centrale doit être construite près du village à moitié abandonné d’Ulken (sud), sur les bords du lac Balkhach, le deuxième plus grand d’Asie centrale.

© AVEC AFP