Selon le gouvernement du Maroc, pays d’Afrique du Nord, l’Afrique va réussir à développer son propre gaz grâce à un projet de gazoduc géant.
En effet, le projet du gazoduc Nigéria-Maroc, rebaptisé « Atlas », avance à grands pas. Ce mégaprojet estimé à 25 milliards de dollars vise à valoriser les ressources gazières africaines au bénéfice du continent.
La ministre marocaine de la Transition énergétique, Leila Benali, a confirmé que « la plupart des études ont été finalisées ».
L’infrastructure permettra d’alimenter en gaz naturel treize pays africains tout en développant leur potentiel économique.
Le gazoduc « Atlas » n’est pas un simple projet énergétique. Il représente une vision politique et une ambition de transformation pour toute l’Afrique de l’Ouest.
En effet, cette région possède un potentiel immense, mais reste entravée dans son développement. Le projet donnera accès à plus de 600 millions de personnes à une énergie propre.
Il desservira également les pays du Sahel en leur assurant un accès à l’Atlantique. De plus, l’Europe pourrait aussi bénéficier de cet approvisionnement en gaz.
Selon Leila Benali, l’Afrique constitue « le dernier réservoir de capacité productive du monde ». Sans désenclavement de l’Ouest africain et sans fluidification du corridor entre l’Afrique, l’Europe et le bassin atlantique, la croissance économique mondiale pourrait être compromise.
C’est pourquoi ce gazoduc est stratégique à plusieurs niveaux. Il permettra de consommer et de valoriser le gaz africain localement, tout en soutenant les projets industriels et électriques dans toute la région.
Le Maroc joue un rôle moteur dans ce projet continental. Le Royaume ambitionne d’électrifier et d’industrialiser la région avec une énergie moins coûteuse et sécurisée.
Le tracé du gazoduc est désormais défini et la majorité des études sont terminées. Seules les études d’impact environnemental restent à finaliser. Les prochaines étapes incluent la création d’une société de projet dédiée (SPV) et la décision finale d’investissement, attendue « dans les mois à venir ».
Deux accords ont déjà été signés par les ministres de l’Énergie des treize pays de la CEDEAO et de la Mauritanie. Ces accords attendent maintenant la ratification par les chefs d’État.
Par ailleurs, un appel à manifestation d’intérêt concernant l’infrastructure gazière marocaine vient d’être lancé. Le Maroc cherche ainsi à affirmer sa souveraineté énergétique et à préparer les « molécules de demain », notamment l’hydrogène vert.
La ministre a aussi souligné : « Si l’on n’arrive pas à construire des gazoducs, on ne construira pas non plus des pipelines d’hydrogène ».
Le port de Nador jouera un rôle clé dans cette stratégie en reliant le gazoduc Maghreb-Europe au futur gazoduc Atlas. Ce système intégré est vital, car certaines industries envisageaient de fermer faute d’accès au gaz.
La sécurité d’approvisionnement sera également renforcée grâce au marché du gaz naturel liquéfié (GNL). L’ambition est de connecter cette infrastructure jusqu’à Dakhla, dans le sud du Maroc.
La ministre rêve de voir les régions du Sud devenir « un hub d’industrie verte, lourde mais durable, avec accès au gaz naturel, à l’hydrogène vert et à l’électricité propre ».
Le secteur minier bénéficiera pareillement de cette infrastructure. La ministre a pointé « une véritable problématique de transformation locale des ressources » comme le fer et autres minerais.
Plusieurs études indiquent que l’impact de l’infrastructure gazière marocaine pourrait représenter « plus d’un point de PIB supplémentaire » si les 6 milliards de dirhams d’investissements, principalement privés, sont effectivement mobilisés. Le projet promet la création de « centaines de milliers d’emplois dans différentes filières industrielles ».
Le Maroc dispose déjà d’une expérience dans les pipelines et « ne réinvente pas la roue ». Cette feuille de route existe depuis plusieurs années, malgré quelques retards.
Actuellement, le projet entre dans une phase d’accélération. L’investissement de six milliards de dollars dans l’infrastructure gazière entre Nador et Dakhla vise à offrir une énergie abordable, fiable et sécurisée, dans un marché international très dynamique.
La ministre a fixé un délai de trois mois aux investisseurs pour répondre à l’appel à manifestation d’intérêt. L’exercice sera clos en juillet, suivi d’un point d’étape sur l’avancement de ce projet transformateur pour le continent africain.