Dans une démarche historique pour son économie, l’Éthiopie, pays d’Afrique de l’Est, a inauguré sa Bourse des valeurs mobilières (ESX) le vendredi 10 janvier 2025, mettant fin à cinq décennies d’absence de marché boursier.
Cette réouverture du marché boursier n’est pas un événement isolé. Elle fait partie d’un ambitieux programme de réformes économiques lancé en 2020, s’étalant sur dix ans (2020/21 à 2029/30).
L’objectif de ce dernier est de stimuler la croissance économique en renforçant la participation du secteur privé dans des domaines stratégiques comme l’agriculture, l’industrie et les infrastructures.
Des ambitions à la hauteur des enjeux de l’Éthiopie
Tilahun Kassahun, président de l’ESX, a fixé des objectifs ambitieux pour cette nouvelle bourse : atteindre 90 entreprises cotées et séduire quatre millions d’investisseurs.
« Le lancement de cette bourse devrait rendre l’environnement d’investissement plus accessible, permettant aux entreprises de lever des fonds de manière plus efficace et offrant aux investisseurs un éventail élargi d’options pour diversifier leurs portefeuilles », a déclaré l’ESX dans un communiqué.
Les signes sont d’ailleurs déjà encourageants. Selon la Commission nationale d’investissement (IEC), l’Éthiopie a déjà attiré 3,9 milliards de dollars d’investissements directs étrangers (IDE) en 2023, marquant une progression de 14% par rapport à 2022.
Cette performance place le pays au troisième rang en Afrique, d’après les données de la CNUCED.
De plus, il faut savoir que pour assurer le succès du programme, l’Éthiopie déploie une stratégie à plusieurs niveaux.
En premier lieu, une académie numérique a été lancée en décembre 2024 pour à renforcer la culture financière et favoriser l’inclusion dans le secteur financier.
Ensuite, le pays a vu l’adoption d’une loi en décembre 2024 autorisant les investissements étrangers dans le secteur bancaire.