Le Maroc vient de commencer les négociations avec la Mauritanie, pays du Sahel, pour un accord d’un montant de 200 milliards.
En effet, la révision d’un accord commercial vieux de près de quatre décennies entre le Maroc et la Mauritanie a franchi une grosse étape ce vendredi 25 avril 2025 à Nouakchott.
Concrètement, les deux pays ont entamé les premières discussions techniques visant à moderniser leur cadre d’échanges commerciaux, avec l’ambition de consolider un volume d’affaires atteignant désormais 350 millions de dollars (environ 200 milliards de francs CFA).
La réunion inaugurale du comité technique mixte s’est déroulée sous la coprésidence de la ministre mauritanienne du Commerce et du Tourisme, Zeinebou Mint Ahmednah, et du secrétaire d’État marocain chargé du Commerce extérieur, Omar Ihjira.
Cette rencontre est le début d’un processus de modernisation de l’accord commercial signé en 1986, devenu obsolète face aux réalités économiques actuelles des deux nations.
Les échanges commerciaux entre le Maroc et la Mauritanie connaissent une dynamique positive, avec une progression de 10% entre 2023 et 2024, pour atteindre le montant significatif de 350 millions de dollars.
Ce chiffre, bien qu’encourageant, reste en deçà des potentialités réelles de coopération économique entre les deux voisins sahéliens, selon les experts des deux délégations.
Lors de son allocution d’ouverture, la ministre mauritanienne a insisté sur l’importance de lever les obstacles qui entravent encore l’accès des produits mauritaniens au marché marocain.
« Cette révision doit contribuer à un rééquilibrage des échanges et faciliter l’entrée de nos marchandises sur le territoire marocain », a souligné Mme Mint Ahmednah.
Elle a également rappelé que cette initiative s’inscrit dans une volonté politique au plus haut niveau, portée conjointement par le président Mohamed Ould Cheikh El Ghazouani et le roi Mohammed VI.
Le responsable marocain a, pour sa part, précisé que cette visite s’inscrit dans une stratégie globale de consolidation des relations commerciales bilatérales.
« Nous avons organisé en parallèle des rencontres entre investisseurs marocains et représentants du patronat mauritanien pour identifier avec précision les freins au développement de nos échanges », a déclaré M. Ihjira.
Les deux délégations ont passé en revue plusieurs enjeux prioritaires : l’harmonisation des normes douanières, la facilitation des procédures d’importation et d’exportation, l’amélioration des infrastructures logistiques transfrontalières, ainsi que la mise en place de mécanismes de règlement des différends commerciaux adaptés aux réalités contemporaines.
Le nouveau cadre commercial en négociation devrait également comporter des dispositions spécifiques concernant la protection des investissements réciproques, la propriété intellectuelle et l’ouverture de nouveaux secteurs à la coopération économique, notamment dans les domaines des énergies renouvelables, de la pêche, de l’agriculture et des nouvelles technologies.
Cette initiative intervient dans un contexte régional marqué par une volonté de renforcement de l’intégration économique ouest-africaine.
Pour le Maroc, la Mauritanie représente une porte d’entrée stratégique vers l’Afrique subsaharienne, tandis que pour Nouakchott, le royaume chérifien constitue un partenaire économique de premier plan et une source d’investissements potentiels.