Le milliardaire fondateur canadien du Cirque du Soleil, Guy Laliberté, a été condamné le mardi 4 juin 2024, à Papeete, à une amende de 16.600 euros pour détention et usage de cannabis sur son atoll privé des Tuamotu en Polynésie française.
Interrogé par les magistrats à l’audience, Guy Laliberté a expliqué qu’il souffrait de douleurs chroniques, qu’il soulageait grâce au THC, son principe actif.
« Je n’aime pas la fumée (…) Je fais des huiles et du miel et je les prends en infusion », a déclaré l’artiste et homme d’affaires, tout en précisant qu’il en consommait dans un but « principalement médical ».
Ce qui est légal au Canada, comme il l’a souligné.
« Le problème, c’est d’avoir donné des instructions dans un pays où la production, la consommation et l’usage sont formellement interdits », a rétorqué le procureur Yann Hausner.
Le tribunal correctionnel a prononcé la relaxe de M. Laliberté pour une partie des chefs de poursuite, mais l’a reconnu coupable de détention et d’usage.
En 2019, l’un des employés de Nukutepipi, où Guy Laliberté a fait bâtir des bungalows de grand standing, avait été interpellé à Tahiti en possession de cannabis, destiné à d’autres employés de cet atoll isolé.
Sur le téléphone de cet employé, les gendarmes avaient découvert les photos d’un conteneur abritant 48 pieds de cannabis.
Ce conteneur permettait des cultures de tous types et avait pour vocation, selon l’un des employés, d’assurer « l’autonomie alimentaire » de l’atoll.
Les 48 plants avaient servi d’essai, selon lui, mais la « première récolte n’a pas eu lieu » en raison de l’intervention des gendarmes.
M. Laliberté était défendu par Me Yves Piriou et l’avocat parisien Jean-Yves Le Borgne, qui ont plaidé la relaxe. « On a voulu se faire un milliardaire (…) Un citoyen lambda n’aurait pas eu le même traitement », a déploré Me Piriou.
Me Le Borgne a estimé qu’aucun élément matériel ne prouvait la culpabilité de son client. Il est aussi revenu sur l’évolution de la législation dans divers pays, comme l’Allemagne.
« Un jugement de condamnation ne peut jamais correspondre à une satisfaction (…) Le problème est de savoir quelles seront les conséquences pour lui de cette condamnation dans sa vie internationale », a réagi Me Jean-Yves Le Borgne après l’audience.
M. Laliberté se rend régulièrement aux Etats-Unis, pays très regardant sur le passif judiciaire des non ressortissants qui souhaitent franchir ses frontières.
Avec AFP
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