Politique : la réélection de Vladimir Poutine sème la zizanie au sein du gouvernement italien

situation compliquée

Crédits photo : L'express / © afp.com/Mikhail METZEL

La politique étrangère, c’est moi : le chef de la diplomatie italienne Antonio Tajani a vivement recadré lundi Matteo Salvini, vice-Premier ministre comme lui, mais en totale contradiction sur la victoire de Vladimir Poutine à la présidentielle russe.

Alors que M. Tajani a déclaré dès dimanche sur X que l’élection en Russie n’avait été « ni libre ni régulière », Matteo Salvini, admirateur de longue date de Vladimir Poutine, a martelé lundi : « un peuple qui vote a toujours raison ».

« Les Russes ont voté, nous en prenons acte. Quand un peuple vote, il a toujours raison », a déclaré le patron de la Ligue, cité par la presse italienne, disant espérer que « 2024 sera l’année de la paix ».

« Les élections font toujours du bien, qu’on gagne ou qu’on perde. Quand je perds, je cherche à comprendre où je me suis trompé et comment mieux faire la fois suivante », a ajouté M. Salvini, chargé des Transports dans le gouvernement de Giorgia Meloni.

Ces déclarations lui ont attiré une réplique cinglante d’Antonio Tajani, chef du Parti conservateur Forza Italia fondé par Silvio Berlusconi, qui fait partie de la coalition gouvernementale avec la Ligue et le parti Fratelli d’Italia de Meloni.

« La politique étrangère, c’est le ministre des Affaires étrangères qui la fixe », a-t-il lancé depuis Bruxelles. « Par conséquent, les positions [officielles de l’Italie] en matière de politique étrangère sont celles du ministre des Affaires étrangères ».

Allié de la cheffe de l’extrême droite française Marine Le Pen au Parlement européen, M. Salvini a déjà à de nombreuses reprises manifesté son admiration pour Vladimir Poutine, posant sur la place Rouge ou à Strasbourg en t-shirt à l’effigie du président russe.

Il a maintes fois réclamé la levée des sanctions contre Moscou après l’annexion de la Crimée en 2014.

Et après la mort en prison mi-février d’Alexeï Navalny, principal opposant au président russe, il a estimé qu’il revenait « aux médecins et aux juges » russes de faire la lumière sur les circonstances de son décès. Une position en rupture avec celle de l’UE pour qui la responsabilité incombe « au président Poutine et aux autorités russes ».

Un peu plus tôt en mars, M. Salvini avait félicité Donald Trump, assuré d’obtenir l’investiture républicaine à la présidentielle américaine de novembre. « De Bruxelles à Washington, le changement arrive ! », avait-il écrit sur X.

© AVEC AFP

Retrouvez l’essentiel de l’actualité sur notre compte Tiktok.