« Plus jamais ça » : manifestation de jeunes au Bénin contre la tentative de coup d’Etat

le PDCI appelle à des manifestations devant les tribunaux

Crédit photo : 1Africa TV

Des centaines de personnes, majoritairement des jeunes, se sont rassemblées ce samedi 13 décembre 2025 à Cotonou pour dénoncer la tentative de putsch de dimanche au Bénin, finalement déjouée.

Dimanche matin, des mutins affirmaient à la télévision avoir renversé le président béninois Patrice Talon, mais au cours de la journée, le putsch a été contré par l’armée, appuyée par le Nigeria et la France, notamment.

« Plus jamais ça »: poings levés, drapeaux nationaux, fanions et pancartes à la main, les manifestants ont scandé des slogans appelant à la paix, à la stabilité et au respect de l’ordre constitutionnel.

« Nous sommes attachés à une certaine forme de démocratie, ce qui signifie que le pouvoir doit être conquis par les élections », a affirmé Youssouf Issa, jeune entrepreneur et candidat aux législatives prévues en janvier.

Très suivi sur les réseaux sociaux, Elias Satowakou, connu sous le pseudonyme de Gros Griot, a rappelé le passé politique du pays qui a connu dans les années 60 et 70 plusieurs putschs.

« Nos parents en ont tiré des leçons. Nous avons peur que les coups d’État nous conduisent à la destruction totale et à un recul de 30 ans », a-t-il affirmé.

« Le message s’adresse aussi aux pays de la sous-région : plus jamais de coups d’État militaires », prévient Dieudonné N’Boa, étudiant en sciences politiques, drapeau national en main.

L’Afrique de l’Ouest est secouée par l’instabilité politique depuis le début de la décennie : Mali, Burkina, Niger, Guinée et Guinée-Bissau ont connu des putschs depuis 2020.

« J’ai eu très peur que mon pays bascule dans l’instabilité. Il est important de préserver les acquis des dix dernières années », résume Fridaousse Iffabi, un manifestant.

Patrice Talon, qui doit passer la main, après deux mandats, à la présidentielle d’avril est régulièrement salué pour le spectaculaire développement économique du Bénin depuis dix ans.

Il est aussi accusé par ses détracteurs d’avoir opéré un virage répressif avec les opposants.

Son dauphin, le ministre des Finances Romuald Wadagni a une voie royale pour lui succéder, le principal parti d’opposition étant exclu du scrutin, faute d’un nombre de parrainages suffisant.

A la suite de la tentative de putsch, un mandat d’arrêt international a été émis par le Bénin, contre l’influence panafricaniste et anti-occidental Kemi Seba pour « apologie de crimes contre la sûreté de l’État et incitation à la rébellion ».

L’ancien ministre béninois de de la Défense et importante figure politique de l’opposition, Candide Azannaï, a quant à lui été placé en garde à vue pour « complot contre l’autorité de l’Etat et incitation à la rebellion » a-t-on appris de source judiciaire samedi.

Plusieurs mutins, dont leur leader le lieutenant-colonel Pascal Tigri sont toujours en fuite.

© AFP

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