Dans un contexte de réchauffement diplomatique avec Ankara, Le Caire vise désormais un bond spectaculaire de ses échanges commerciaux avec la Turquie. Objectif pour le pays d’Afrique : porter le volume des transactions à 15 milliards de dollars, soit plus de 9000 milliards de francs CFA.
C’est le ministre égyptien des Affaires étrangères Sameh Shoukry qui a confirmé cette ambitieuse cible lors de sa visite à Ankara ce 20 avril.
« Nous voulons élever les relations économiques avec la Turquie. Nous essayons de renforcer la coopération dans de nombreux domaines », a-t-il déclaré aux côtés de son homologue turc Hakan Fidan.
Un objectif à la hauteur du rapprochement diplomatique en cours entre les deux pays après une décennie de tensions.
Le 14 février dernier, le président turc Recep Tayyip Erdogan effectuait d’ailleurs une visite historique au Caire, marquant le lancement d’une « nouvelle phase » de normalisation bilatérale.
Aujourd’hui, le commerce entre l’Égypte et la Turquie avoisine les 8 milliards de dollars, avec quelque 3 milliards d’investissements turcs sur le sol égyptien. Mais les deux parties jugent ce niveau encore trop faible, à l’heure où la Turquie cherche de nouveaux relais de croissance.
Pour y remédier, plusieurs pistes ont été évoquées par M. Fidan : élargir l’accord de libre-échange, rouvrir les liaisons maritimes interrompues et renforcer les coopérations industrielles.
Les secteurs de l’énergie, du GNL et même du nucléaire civil sont également ciblés pour de futures collaborations.
Au-delà du volet économique, cette visite a aussi permis d’aborder les défis sécuritaires régionaux. La crise au Proche-Orient, avec la poursuite du conflit israélo-palestinien dans la bande de Gaza, cristallise ainsi les inquiétudes d’Ankara comme du Caire.
Dans ce contexte tendu, le ministre Shoukry a réaffirmé le « rejet total » de l’Égypte face aux déportations de Palestiniens par Israël.
Il appelle la communauté internationale à faire pression pour acheminer l’aide humanitaire et résoudre ce conflit meurtrier.
Autant d’enjeux brûlants qui poussent Le Caire à renouer avec son voisin turc pour peser d’un poids diplomatique et économique renforcé au Moyen-Orient.
Un nouveau chapitre qui pourrait en effet rapporter gros aux deux pays, à en croire leurs objectifs annoncés.
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