En pleine guerre commerciale avec le monde, Donald Trump se retrouve maintenant sous la menace de poursuites judiciaires pour une affaire de 5200 milliards.
L’administration de Donald Trump se trouve en effet confrontée à un nouveau front judiciaire d’envergure. Concrètement, des professeurs de la prestigieuse université de Harvard viennent d’engager une action en justice contre l’examen présidentiel d’un financement colossal de 9 milliards de dollars (plus de 5200 milliards FCFA) accordés à leur institution.
Cette offensive juridique, déposée ce vendredi 11 avril 2025 devant un tribunal fédéral de Boston, émane du chapitre local et national de l’Association américaine des professeurs d’université.
Le message est sans ambiguïté : l’administration présidentielle tenterait, selon les plaignants, « de saper illégalement la liberté académique et la liberté d’expression » sur le campus de cette institution emblématique de l’Ivy League.
Le conflit s’est cristallisé le 31 mars 2025, lorsque plusieurs départements fédéraux ont annoncé la mise sous surveillance de 255,6 millions de dollars de contrats entre Harvard et le gouvernement, ainsi que 8,7 milliards d’engagements pluriannuels. Un montant considérable qui témoigne de l’ampleur des enjeux financiers pour cette université d’élite.
L’administration Trump justifie cette démarche par la lutte contre l’antisémitisme présumé sur les campus universitaires, particulièrement dans le contexte des manifestations pro-palestiniennes qui s’y sont multipliées.
Les conditions posées pour maintenir ces financements sont strictes : interdiction du port de masques lors des rassemblements, élimination des programmes de diversité, d’équité et d’inclusion (DEI), coopération obligatoire avec les forces de l’ordre, et révision des départements jugés propices au « harcèlement antisémite ».
Pour appuyer son intervention, la Maison Blanche invoque le Titre VI de la loi sur les droits civils de 1964, dispositif anti-discrimination applicable aux institutions bénéficiant de fonds fédéraux.
Mais selon les plaignants, cette démarche outrepasse largement le cadre légal et constitue une violation flagrante du Premier Amendement de la Constitution américaine.
« Le Premier Amendement ne permet pas aux fonctionnaires d’utiliser le pouvoir de leur fonction pour faire taire les critiques et supprimer les discours qu’ils n’aiment pas », a déclaré sans détour Andrew Crespo, professeur de droit à Harvard et avocat général de la section locale de l’AAUP.
Les universitaires allèguent que l’objectif réel serait « d’imposer à l’université des opinions politiques et des préférences avancées par l’administration Trump ».
Cette affaire dépasse le simple cadre de Harvard. Plusieurs universités prestigieuses américaines voient leurs financements fédéraux menacés pour des raisons similaires, notamment en lien avec leurs programmes de diversité et leurs politiques relatives aux questions de genre.