Plus besoin de réussir un examen national pour aller en seconde dans ce pays

CEP, BEPC et BAC au Bénin : bonne nouvelle pour les mineurs, cette décision change tout

Crédit Photo : ORTB

Dans un revirement inattendu, le ministère de l’Éducation nationale de France a annoncé, ce vendredi 17 janvier 2025, l’abandon de l’obligation de réussir l’examen du brevet des collèges pour le passage en seconde.

Cette décision vient remettre en question une mesure annoncée par le précédent gouvernement dans le cadre du « choc des savoirs ».

Un retournement sur une mesure phare

Lors d’un point presse, le ministère de l’Éducation nationale a déclaré : « Le brevet ne sera pas rendu obligatoire pour accéder à la classe de seconde ».

La ministre Elisabeth Borne « est revenue » sur cette mesure, qui avait été rendue publique en novembre par sa prédécesseure Anne Genetet pour une application à partir de juin 2027.

En d’autres termes, « Élisabeth Borne souhaite faire confiance aux professeurs et aux conseils de classe. Lorsqu’un conseil de classe de fin de troisième estime qu’un élève est susceptible de passer en seconde, cet élève passe en seconde. Et le passage du brevet reste une obligation, mais l’obtention du brevet n’en est pas une », a précisé le ministère.

Le « choc des savoirs » remis en question

Pour rappel, Anne Genetet avait annoncé en novembre 2024 vouloir poursuivre les mesures du « choc des savoirs » lancé par Gabriel Attal en décembre 2023 pour « remettre de l’exigence à l’école », et notamment rendre l’examen du brevet obligatoire pour entrer en seconde.

La décision avait été vivement critiquée par les syndicats enseignants, qui la considéraient comme un moyen de « tri social ».

Aujourd’hui, en revenant sur le sujet, Élisabeth Borne a prévu des changements en guise d’accompagnement.

C’est ainsi qu’elle a « décidé de la mise en place de nouveaux dispositifs de soutien qui sont destinés à accompagner les élèves dont les conseils de classe auraient décidé le passage en seconde et qui n’auraient pas nécessairement réussi le brevet », a-t-il été précisé.

Ces dispositifs sont « en ce moment à l’étude » et le ministère travaille sur « plusieurs hypothèses ».

L’expérimentation de classes de « prépa-seconde » – des classes sur-mesure pour les élèves n’ayant pas eu leur brevet -, mise en place cette année, sera en revanche maintenue pour l’année scolaire 2025-2026 « le temps qu’on en évalue les effets », a indiqué le ministère.

Les réactions après la décision sur l’examen : une « bonne nouvelle » pour les syndicats

Ce revirement a été salué par certains acteurs du monde éducatif. « C’est une bonne nouvelle », a réagi auprès de l’AFP Sophie Vénétitay, secrétaire générale du Snes-FSU, premier syndicat du second degré (collèges et lycées), pour qui cette mesure « inacceptable » aurait « marqué un retour en arrière de près de 50 ans sur la démocratisation scolaire ».

D’autres syndicats, comme le SE Unsa, ont toutefois déploré qu’il n’y ait pas d’« abandon global » de « la feuille de route du ‘choc des savoirs' ».

Au final, cette décision est un changement important dans l’approche de l’orientation des élèves après la troisième.

En privilégiant l’avis des conseils de classe, le ministère semble vouloir accorder plus de confiance aux équipes pédagogiques.

L’efficacité des nouveaux dispositifs d’accompagnement, qui seront mis en place pour les élèves passant en seconde sans le brevet, sera déterminante pour la réussite de cette réforme. La place et la valeur symbolique du brevet des collèges pourraient également être amenées à évoluer dans les années à venir.