À partir du 15 juillet 2025, les véhicules administratifs dotés de plaques non conformes seront désormais dans le viseur des autorités en Côte d’Ivoire. L’objectif consiste à restaurer l’ordre sur les routes et renforcer la sécurité intérieure.
En Côte d’Ivoire, les plaques d’immatriculation dites « banalisées » ou « fantaisistes », apposées illégalement sur des véhicules de l’administration, vivent leurs derniers jours.
Le ministère des Transports a annoncé une vaste opération de répression contre ce phénomène qui alimente l’impunité et menace la sécurité routière.
La mesure, qui entre en vigueur ce mardi 15 juillet 2025, a été préparée lors d’une rencontre tenue le 11 juillet entre Oumar Sacko, directeur général des Transports terrestres et de la circulation, et les responsables de la Police spéciale de sécurité routière, en présence du commissaire divisionnaire-major Touré Abdul Kader.
« L’objectif est d’améliorer la sécurité routière et la traçabilité des véhicules à des fins de sécurité intérieure », a expliqué Oumar Sacko, insistant sur la nécessité d’harmoniser les actions de terrain.
L’opération vise en priorité les véhicules à plaques jaunes, censés identifier les engins de l’administration. Toutefois, nombre d’entre eux circulent avec des immatriculations non réglementaires, rendant difficile leur identification et compromettant la discipline routière.
Appel à la responsabilité
Par cette campagne, le gouvernement veut adresser un message clair aux conducteurs de véhicules administratifs : plus aucune tolérance ne sera accordée à l’indiscipline. L’usage de plaques non lisibles, maquillées ou dissimulées sera désormais systématiquement sanctionné.
Cette initiative s’inscrit dans une politique plus large de lutte contre l’incivisme routier, qui demeure l’une des principales causes de mortalité dans le pays.
En avril 2024, Étienne Kouakou, conseiller technique chargé de la Sécurité routière, rappelait que 95 % des accidents en Côte d’Ivoire sont causés par des comportements humains.
« Malgré les efforts de formation, de sensibilisation et d’entretien du réseau, les accidents continuent d’endeuiller des familles », déplorait-il lors d’une conférence de presse organisée par le CICG.
Les piétons et les conducteurs de deux ou trois-roues constituent 70 % des victimes de la route, selon les chiffres de l’Office de Sécurité Routière (OSER).
Le non-port du casque, l’excès de vitesse, l’usage du téléphone au volant ou encore le non-respect des priorités figurent parmi les infractions les plus fréquentes.
Au-delà des drames humains, l’insécurité routière représente un véritable gouffre pour l’économie ivoirienne. Les pertes liées aux accidents de circulation sont estimées à 3 % du produit intérieur brut.
Face à cette situation, le gouvernement multiplie les actions : réformes du code de la route, contrôles renforcés, campagnes de sensibilisation, mais aussi désormais, vigilance accrue sur les plaques d’immatriculation, même celles des institutions. La loi s’appliquera à tous, sans exception.