Les cours du pétrole ont chuté ce lundi 05 mai 2025, après l’annonce par l’Organisation des pays exportateurs de pétrole et ses alliés (Opep+) d’une accélération du retour de ses barils sur le marché.
L’Arabie saoudite, aux côtés de la Russie et de six autres membres du cartel, vont sortir de terre 411.000 barils par jour en juin, comme en mai, selon un communiqué publié samedi, alors que le plan de réintroduction initial prévoyait une augmentation de seulement 137.000 barils.
En anticipation de cette décision, et face à des informations de presse évoquant vendredi la possibilité de ce retour de barils de l’Opep+, les opérateurs s’étaient montrés en retrait en fin de semaine dernière.
« Il y a toujours un peu de scepticisme sur le marché jusqu’à ce que l’Opep+ fasse une annonce. Certains ont donc pu penser qu’avant la réunion, il ne s’agissait que de ballons d’essai pour voir comment le marché réagirait », relève auprès de l’AFP Andy Lipow, de Lipow Oil Associates.
Désormais, « le marché estime que l’offre est plus que suffisante pour répondre à la demande, d’autant plus que l’impact des droits de douane n’a pas encore été pleinement ressenti », ajoute l’analyste.
Le prix du baril de Brent de la mer du Nord, pour livraison en juillet, a perdu 1,73 % à 60,23 dollars.
Son équivalent américain, le baril de West Texas Intermediate, pour livraison en juin, a cédé 1,99 % à 57,13 dollars.
Il reste désormais à observer « comment l’impact des droits de douane affecte le consommateur américain ainsi que l’industrie manufacturière dans le monde, et si cela conduit à un ralentissement économique, qui réduirait encore la demande de pétrole », souligne Andy Lipow.
Les membres de l’Opep+, pour la plupart très dépendants de la manne pétrolière, jouaient jusqu’à récemment sur la raréfaction de l’offre pour doper les prix, gardant en réserve des millions de barils.
« Après le signal du mois dernier », la décision de samedi « envoie un message clair : le groupe change de stratégie et cherche à regagner des parts de marché après des années de coupes », a expliqué à l’AFP Jorge Leon, de Rystad Energy.
Un revirement qui permet aussi de « tisser de bonnes relations avec les États-Unis de Donald Trump », selon l’analyste.
Avec AFP