Alors que le Nigeria voyait récemment l’inauguration de la raffinerie de pétrole de Dangote, capable de traiter 650 000 barils par jour, le Ghana vient d’annoncer un projet encore plus ambitieux.
Le gouvernement ghanéen ne fait pas dans la demi-mesure. Avec un investissement colossal de 60 milliards de dollars, le pays entend construire un complexe pétrolier capable de raffiner jusqu’à 900 000 barils par jour.
Ce chiffre vertigineux placerait le Ghana en tête des pays raffineurs du continent africain, dépassant même les capacités de la récente installation nigériane.
Le projet, porté par la Petroleum Hub Development Corporation, ne se limite pas à une simple raffinerie.
Il prévoit la construction de trois raffineries, cinq usines pétrochimiques, et des installations de stockage d’une capacité de 10 millions de mètres cubes.
De nouvelles infrastructures portuaires viendront compléter ce dispositif impressionnant. Le tout devrait s’étaler sur une superficie de 8 000 hectares, soit l’équivalent de plus de 11 000 terrains de football.
Les autorités ghanéennes voient grand et loin. Le projet se déploiera sur trois phases de construction, étalées sur 12 ans.
À terme, le gouvernement espère une hausse spectaculaire du PIB de l’ordre de 70%, ainsi que la création de près de 800 000 emplois directs et indirects.
Une perspective alléchante pour un pays qui, jusqu’à présent, dépendait largement des importations de produits pétroliers raffinés.
Si les retombées économiques annoncées font rêver, le projet ne fait pas l’unanimité.
Le pari du Ghana sur le pétrole peut sembler audacieux
Le projet ghanéen symbolise les ambitions croissantes des pays africains en matière d’indépendance énergétique.
Alors que de nombreux États du continent disposent de réserves pétrolières importantes, la capacité de raffinage reste souvent limitée, contraignant à l’importation de produits finis.
Dans un monde en pleine transition énergétique, le pari du Ghana sur le pétrole peut sembler audacieux.
Il reste à voir si ce projet titanesque saura tenir ses promesses et s’inscrire dans une vision durable du développement africain.
Une chose est sûre : l’Afrique affirme sa volonté de prendre en main son destin énergétique, pour le meilleur et pour le pire.