Pétrole et gaz : l’Algérie zappe la France et mise sur…

Pétrole et gaz : l’Algérie zappe la France et mise sur…

Crédit Photo : Petrofac

L’Algérie reconfigure ses priorités avec son pétrole et le gaz en clôturant un appel d’offres inédit par son envergure, le pays tente de redynamiser ses capacités de production en s’ouvrant à de nouveaux acteurs, principalement américains, dans un contexte de refroidissement diplomatique avec la France.

 L’absence remarquée de TotalEnergies ouvre la voie à des discussions avancées avec Chevron, ExxonMobil et Occidental Petroleum.

Lancée en octobre par l’Agence nationale pour la valorisation des ressources en hydrocarbures (ALNAFT), la dernière campagne de mise en adjudication porte sur six blocs onshore couvrant 152 000 km².

 Il s’agit de la première initiative de cette ampleur depuis l’échec de la session de 2014, où seules 4 des 31 zones proposées avaient été attribuées. Les sites ciblés sont situés dans des régions à potentiel pétrolier et gazier confirmé, mais encore largement sous-exploitées.

Ces éléments sont issus d’un dossier publié dans le numéro du 2 mai 2025 du magazine spécialisé Middle East Economic Survey (MEES).

Le processus s’inscrit dans le cadre de la loi sur les hydrocarbures de 2019, qui introduit des modèles contractuels plus souples, notamment des accords de partage de production.

Cette réforme vise à améliorer l’attractivité du marché algérien, longtemps pénalisé par un cadre juridique jugé rigide et peu incitatif pour les opérateurs internationaux.

Les autorités algériennes misent désormais sur l’entrée de groupes nord-américains pour remplacer un partenaire français en retrait.

Des rencontres officielles ont eu lieu avec Chevron et ExxonMobil en marge du forum énergie organisé à Houston.

 Les deux majors ont montré un intérêt soutenu pour l’exploration en zones désertiques et les ressources non conventionnelles, domaines dans lesquels elles disposent d’une expertise avérée.

En parallèle, Occidental Petroleum continue de consolider sa présence. Déjà actif à travers les actifs repris d’Anadarko, Oxy reste un opérateur stratégique malgré une baisse de production dans le bassin de Berkine.

La société explore actuellement des perspectives sur le pétrole et le gaz  de schiste, en ligne avec les objectifs d’extension des capacités non conventionnelles du pays.

 Pétrole et gaz : TotalEnergies pénalisée par un climat politique détérioré

Malgré ses investissements en cours sur le site de Tin Fouyé Tabankort (TFT), où elle ambitionne d’atteindre 100 000 barils équivalents pétrole/jour d’ici 2026, TotalEnergies se trouve progressivement marginalisée.

Les tensions diplomatiques persistantes entre Alger et Paris freinent son accès à de nouveaux projets, au profit d’opérateurs jugés politiquement plus neutres ou stratégiquement plus engagés.

En contraste, Eni a renforcé son portefeuille à travers des acquisitions ciblées. Le groupe italien a pris le contrôle des parts de BP à In Amenas, tout en consolidant sa position dans le projet Touat au sud-ouest du pays.

Le montant engagé dépasse les 8 milliards d’euros sur quatre ans. En s’appuyant sur ses actifs dans la région de Berkine et sur une politique d’intégration verticale, Eni s’impose comme le principal opérateur étranger du secteur.

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