Les cours du pétrole ont avancé ce mercredi 11 décembre 2024, poussés par les sanctions supplémentaires décidées par l’Union européenne contre la « flotte fantôme » russe, ce qui pourrait avoir un impact sur les exportations pétrolières du Kremlin.
Le prix du baril de Brent de la mer du Nord, pour livraison en février, a gagné 1,84% à 73,52 dollars.
Le cours de son équivalent américain, le baril de West Texas Intermediate (WTI), pour livraison en janvier, a pris 2,43%, à 70.29 dollars.
« Le marché a pris note de la décision de l’Union européenne d’ajouter des sanctions supplémentaires qui pourraient réduire les livraisons de pétrole de la Russie », a commenté pour l’AFP John Kilduff, analyste d’Again Capital.
Les pays membres de l’UE se sont mis d’accord mercredi pour sanctionner environ 50 navires supplémentaires de la « flotte fantôme », qui permet à la Russie d’exporter son pétrole en contournant les restrictions occidentales.
Composée d’environ 600 navires, la « flotte fantôme » russe transporte près de 1,7 million de barils de pétrole par jour, estimait Londres en juillet.
Cette mesure a été annoncée officiellement dans le cadre du 15e paquet de sanctions de l’UE visant les intérêts russes depuis l’invasion de l’Ukraine en 2022 et sera entérinée lundi par les Vingt-Sept.
Les soutiens internationaux de l’Ukraine ont cherché à limiter les fonds qui alimentent la machine de guerre du Kremlin en imposant un plafonnement des prix et des restrictions sur les exportations pétrolières de la Russie.
« Le fait de fermer les yeux sur les flux de pétrole de la Russie et de l’Iran » a « permis de maintenir les prix (du pétrole) à un niveau relativement bas et de les empêcher d’augmenter », a soutenu M. Kilduff.
« Si (l’UE) décide de sévir contre tout cela, (…) cela soutiendra les prix et les poussera à la hausse », a-t-il ajouté.
Parallèlement, le facteur haussier est aussi lié aux « sanctions plus sévères contre le commerce du pétrole russe qu’envisagerait l’administration Biden » avant son départ, rapportent Helge André Martinsen et Tobias Ingebrigtsen, analystes chez DNB, citant des informations de Bloomberg.
Les cours de l’or noir sont également attisés par l’incertitude en Syrie, depuis la chute de Bachar al-Assad.
La Syrie n’est pas un pays stratégique dans la production de pétrole, mais les inconnues sur « l’avenir du pays et de l’ensemble de la région suscitent des inquiétudes sur l’approvisionnement de brut », a relevé Susannah Streeter, analyste chez Hargreaves Lansdown.
@Avec l’AFP