La raison pour laquelle la Russie n’a pas trop souffert jusqu’à aujourd’hui des embargos et sanctions imposés par les pays occidentaux et leurs alliés depuis l’invasion de l’Ukraine il y a près de trois ans tient au fait que Moscou a trouvé de nouveaux clients pour son pétrole, surtout en le vendant à prix cassés.
La Chine et l’Inde se sont ainsi précipitées sur les barils russes. Et si les exportations de gaz russe se sont effondrées, cela n’a pas été du tout le cas de celles de pétrole qui ont un impact bien plus important sur les entrées de devises du pays.
Mais la situation pourrait radicalement changer dans les prochains mois avec ce que l’agence Bloomberg a qualifié de « message d’adieu » de l’administration Biden à la Russie quelques jours avant l’entrée en fonction de Donald Trump.
le Trésor américain a imposé de nouvelles sanctions aux producteurs de pétrole russe Gazprom Neft et Surgutneftegas
Les mesures visent également les réseaux d’intermédiaires qui font le commerce du pétrole de contrebande et les services associés. Les assureurs russes Ingosstrakh Insurance Company et Alfastrakhovanie Group sont aussi sanctionnés.
Un grand nombre des 183 pétroliers visés ont été utilisés pour transporter du pétrole russe vers l’Inde et la Chine, car les sanctions occidentales et le plafonnement des prix imposé par le Groupe des Sept en 2022 ont de fait déplacé la quasi-totalité du commerce du pétrole russe de l’Europe vers l’Asie.
Certains de ses pétroliers ont également transporté du pétrole en provenance de la République islamique d’Iran, qui fait également l’objet de sanctions. Et l’impact des nouvelles sanctions contre la Russie a été immédiat.
L’agence Bloomberg rapporte que trois pétroliers transportant « discrètement » plus de deux millions de barils russes qui devaient arriver le 15 janvier dans des ports chinois se sont soudain arrêtés au large des côtes…
Daleep Singh, l’un des principaux conseillers de la Maison Blanche en matière d’économie et de sécurité nationale, a déclaré dans un communiqué que les mesures prises constituaient « les sanctions les plus importantes jamais prises à l’encontre du secteur énergétique russe, qui est de loin la principale source de revenus de la guerre menée par Vladimir Poutine ».
Les sanctions devraient coûter à la Russie des milliards de dollars par mois si elles sont suffisamment appliquées, a déclaré un autre fonctionnaire américain.