Le Nigeria, géant pétrolier africain, fait face à une nouvelle vague d’attaques ciblant ses infrastructures énergétiques, comme le montre le sort d’un oléoduc du groupe Oando.
En effet, la société Oando Plc, acteur majeur du secteur pétrolier nigérian, a confirmé ce vendredi 11 avril 2025 dernier avoir subi trois actes de sabotage sur ses oléoducs dans l’État de Bayelsa, région méridionale riche en hydrocarbures.
Ces incidents, survenus en l’espace d’une semaine, ont endommagé des infrastructures cruciales : l’oléoduc Tepidaba-Brass de 18 pouces dans la zone gouvernementale de Brass ainsi que la liaison gazière Ogboinbiri/Obiobi de 24 pouces située dans le district de Southern Ijaw.
Face à cette situation, Oando, qui a récemment acquis l’ancienne filiale d’Eni (Nigerian Agip Oil Co), a immédiatement déployé des équipes d’intervention d’urgence pour limiter l’impact environnemental et économique.
La société n’a pas manqué de faire comprendre qu’elle a mis en place des mesures conservatoires et mobilisé des équipes spécialisées dans la réparation des fuites sur les sites touchés.
L’entreprise a également annoncé travailler en étroite collaboration avec les autorités locales pour mener une enquête conjointe, afin d’évaluer précisément l’étendue des dégâts et d’identifier les responsables de ces actes.
Par ailleurs, il convient de noter que ces sabotages sont un problème endémique qui mine depuis des années l’industrie pétrolière nigériane.
Pire encore, le vol de brut et les attaques contre les infrastructures pétrolières constituent des fléaux persistants qui ont progressivement transformé le paysage énergétique du pays.
Ces facteurs expliquent en grande partie pourquoi les majors internationales comme Shell, ExxonMobil, Total et Eni ont petit à petit cédé leurs actifs terrestres et en eaux peu profondes pour se concentrer sur les opérations offshore, moins vulnérables aux actes malveillants.
Pour Oando, la priorité est désormais de réparer rapidement ces infrastructures vitales pour l’économie nigériane.
La compagnie a indiqué son intention d’entamer « des réparations à grande échelle » immédiatement après l’évaluation complète des dégâts, avec l’objectif affiché de reprendre ses activités « aussi rapidement que possible ».
La sécurisation de cet oléoduc, tout comme les autres représente un enjeu important tant pour les opérateurs privés que pour le Nigéria de Bola Tinubu, dont les revenus dépendent largement des exportations d’hydrocarbures.