Pétrole : après avoir chassé la France, le Niger vire de son sol cet ennemi des États-Unis

Pétrole : après avoir chassé la France, le Niger vire de son sol cet ennemi des États-Unis

Crédit Photo : Tournons la Page

Après avoir chassé la France, le Niger a viré de son sol cet ennemi des États-Unis qui exploite le pétrole brut nigérien.

Le bras de fer des autorités nigériennes avec la compagnie pétrolière chinoise CNPC se durcit

Les relations sont toujours tendues entre le Niger, la CNPC, la compagnie pétrolière chinoise et sa filiale à Zinder, la Soraz qui raffine le pétrole dans le pays.

Courant mai, le ministère du Pétrole nigérien a ordonné à la compagnie pétrolière chinoise de résilier les contrats de travail de ses expatriés en poste depuis plus de quatre ans. Ils devaient quitter le territoire avant le 31 mai au plus tard.

Mais le 31 mai, à l’issue de cet ultimatum, aucun technicien chinois n’a encore quitté le territoire. Le Niger fait face à une impasse. Les techniciens chinois sont difficilement remplaçables au pied levé.

Parmi les 127 employés chinois de la raffinerie de Zinder, 78 ingénieurs sont concernés par l’ultimatum des autorités nigériennes.

Dans son courrier du 8 mai, le Niger reproche à la Soraz, l’entreprise qui raffine le pétrole, de ne pas suffisamment engager de main d’œuvre nigérienne, d’où sa demande d’expulsion d’une partie des techniciens chinois.

Mais un problème se pose : la production pétrolière nigérienne dépend de ces techniciens puisque les employés nigériens n’ont pas encore toutes les compétences requises pour assurer la production.

Face à ce constat, le ministre du Pétrole a assoupli sa position et demandé que certains des techniciens chinois conservent leur poste. Mais il se heurte à un refus net de la part de la CNPC, la compagnie pétrolière chinoise.

La Chine conserve certains leviers

Même si la Chine reste le principal partenaire du Niger, où le pétrole est la première ressource d’exportation. Une dépendance financière qui, selon Benjamin Augé, chercheur spécialiste des questions pétrolières à l’Ifri, réduit la marge de manœuvre du Niger dans ces négociations.

La Chine peut attendre, la Chine a le temps. La junte n’a pas le temps.

Selon des sources proches de la Soraz, la Chine souhaite conserver une position dominante sur les postes clés liés à l’exportation du pétrole.

Face à ce blocage, la CNPC a décidé de rapatrier l’intégralité de ses agents en Chine. Le 28 mai, les 127 ressortissants chinois ont tous embarqués dans un bus direction Niamey, mais ont été empêchés de quitter le territoire. Depuis, ces techniciens sont toujours présents au Niger et les négociations se poursuivent.

Pour ce qui est de l’exploitation du pétrole, le Niger n’a pas dit son dernier mot après avoir chassé la France et maintenant cet ennemi des États-Unis.

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