La Chine et le Canada s’apprêtent à défier les Etats-Unis et se tournent vers une cible crédible. Avec cette guerre lancée, Donald Trump veut conclure un grand deal avec l’Arabie Saoudite et la Russie pour qu’ils produisent plus de pétrole et que les cours du baril restent bas ou baissent encore.
La Chine, le Canada vont exploiter le plus grand champ pétrolier équatorien. L’Equateur a accordé à un consortium sino-canadien l’exploitation pour 20 ans de Sacha, le plus grand champ pétrolier du pays, annonce le gouvernement.
La stratégie de Donald Trump consiste, dans l’optique de son affrontement avec la Chine et le Canada, à renouer avec l’Arabie Saoudite, qui s’est éloignée des Etats-Unis depuis plusieurs années, et à éviter un affrontement direct avec la Russie.
Dans cette logique, une dimension semble avoir échappé à bon nombre d’observateurs lors des premières négociations directes menées en Arabie Saoudite entre les Etats-Unis et la Russie pour mettre fin à la guerre en Ukraine.
Cette dimension, c’est évidemment celle du pétrole. Car se retrouvaient autour de la table les trois principaux producteurs de pétrole au monde, dans l’ordre les Etats-Unis, la Russie et l’Arabie Saoudite, et les deux premiers exportateurs, dans l’ordre l’Arabie Saoudite et la Russie.
Vladimir Poutine a même appelé il y a quelques jours à des discussions entre la Russie, les États-Unis et l’Arabie saoudite sur les marchés mondiaux de l’énergie.
La Russie et l’Arabie saoudite coopèrent déjà étroitement puisqu’elles mènent le cartel élargi de l’Opep+.
L’Arabie Saoudite dirige de fait l’Opep historique et ses 13 membres et la Russie les 10 pays producteurs alliés du cartel pour en faire l’Opep+.
Pétrole, Donald Trump dos au mur
Donald Trump et Vladimir Poutine ont d’ailleurs parlé énergie lors de leur conversation téléphonique du 12 février, et par ailleurs Donald Trump a appelé l’Arabie saoudite à « faire baisser le prix du pétrole ».
Un accord entre les trois grands du marché pétrolier est-il possible ? Il faudrait que les Saoudiens et les Russes acceptent d’aller à l’encontre de leurs intérêts économiques et financiers et obtiennent pour cela des contreparties considérables…
Rappelons que Donald Trump a annoncé dans ses promesses de campagne une baisse rapide des prix de l’énergie aux États-Unis afin de soutenir le pouvoir d’achat des ménages américains et de redonner de la compétitivité à l’industrie américaine.
Il souhaite également augmenter les exportations américaines de pétrole et de gaz pour réduire le déficit commercial du pays, même si ses objectifs sont contradictoires.
Il propose de manier l’énergie à la fois comme une carotte et comme un bâton dans la poursuite de ses objectifs géopolitiques vis-à-vis de la Russie et de l’Arabie Saoudite, mais aussi et surtout de l’Europe.