Persécution des chrétiens : la démarche du Nigeria face aux accusations de Trump

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Crédit Photo : Jim WATSON / AFP

Le Nigeria multiplie les efforts diplomatiques pour répondre aux critiques du président américain Donald Trump, qui a récemment qualifié la situation dans le pays de persécution ciblée contre les chrétiens.

Le chef de la Maison Blanche a menacé Abuja d’une intervention armée et a inscrit le Nigeria sur la liste des États « particulièrement préoccupants », une décision qui a immédiatement tendu les relations entre les deux pays.

La prise de position du président américain a reçu un soutien inattendu de la rappeuse Nicki Minaj, laquelle a salué le « leadership international » de Donald Trump lors d’une intervention médiatique.

L’artiste a exhorté la communauté internationale à prendre des mesures urgentes pour protéger les populations civiles.

Cette lecture des événements est contestée par plusieurs responsables africains et par des experts de la région, qui jugent infondée l’idée d’un génocide ciblé contre les chrétiens.

Selon eux, les violences touchent chrétiens et musulmans dans des proportions similaires, les attaques jihadistes visant le plus souvent des lieux publics, sans distinction confessionnelle.

« Il n’y a aucune persécution d’un groupe religieux quelconque au Nigeria, orchestrée par le gouvernement »

Dans ce contexte tendu, Abuja tente de rétablir sa version des faits. Le samedi 22 novembre 2025, Rabiu Ibrahim, assistant spécial du ministre de l’Information, a publié un communiqué sur X.

Le document détaille la mission d’une délégation gouvernementale de haut niveau envoyée aux États-Unis pour répondre aux « fausses informations concernant la situation sécuritaire au Nigéria ».

La délégation, conduite par le conseiller à la sécurité nationale, Malam Nuhu Ribadu, a multiplié les échanges avec des responsables américains. Elle a rencontré notamment le secrétaire à la Guerre, des membres du Congrès et des cadres du département d’État.

« Nous ne laissons aucune place à la désinformation. Nos représentants sont à Washington avec des faits, des données et un message clair : il n’y a aucune persécution d’un groupe religieux quelconque au Nigeria, orchestrée par le gouvernement », a-t-il affirmé lors de l’émission Politics Today de Channels TV.

Le ministre insiste sur la nécessité de « corriger les idées fausses amplifiées par les récents débats au Congrès ».

Il souligne que les attaques d’extrémistes ont frappé « des chrétiens comme des musulmans », estimant que les récits de génocide « sont non seulement erronés mais aussi dangereux ».

Il affirme par ailleurs que le président Bola Ahmed Tinubu prend la situation très au sérieux, renforçant l’architecture sécuritaire nationale tout en élargissant les partenariats internationaux dans la lutte contre le terrorisme.

Pour Abuja, ces démarches diplomatiques doivent permettre de consolider la relation avec Washington, que le ministre décrit comme « solide » malgré les tensions actuelles.

Des réunions de suivi sont prévues dans les prochains jours afin de poursuivre ce travail de clarification.

Mohammed Idris appelle enfin la population au calme et assure que le gouvernement continuera d’agir contre l’insécurité tout en veillant à ce que le Nigeria soit « correctement représenté sur la scène mondiale ».

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