Pepe a vécu l’un des épisodes les plus étranges de sa carrière en Ligue des champions, le 2 avril 2014, lors du quart de finale aller entre le Real Madrid et le Borussia Dortmund.
Ce soir-là, au stade Santiago Bernabéu, les Madrilènes se sont imposés 3-0 dans une rencontre maîtrisée de bout en bout.
Mais en dehors du score et des performances individuelles, un fait médical a marqué les esprits : le défenseur portugais a terminé le match sans se souvenir de l’avoir joué.
Aligné en défense centrale, Pepe a disputé l’intégralité de la rencontre avec son engagement habituel. Il a multiplié les interventions, coordonné sa ligne défensive et n’a montré aucun signe extérieur de faiblesse.
Pourtant, une fois la partie terminée, il s’est tourné vers ses coéquipiers avec un regard perdu et leur a demandé à plusieurs reprises qui avait gagné, semblant totalement déconnecté de la réalité. Rapidement, l’entourage médical s’est inquiété de son état.
Peu après, Pepe a révélé qu’il avait reçu un coup à la tête au cours de la première période, sans pouvoir en préciser les circonstances exactes. Sur le moment, il n’avait ressenti ni douleur significative ni vertige.
Il avait continué à jouer, persuadé d’être parfaitement lucide. Ce n’est qu’après la fin du match qu’il a réalisé qu’il souffrait d’une amnésie.
Son cerveau avait tout simplement effacé les événements du match, un symptôme classique de l’amnésie rétrograde provoquée par un traumatisme crânien.
Cet incident, aussi spectaculaire qu’inquiétant, a mis en lumière les lacunes de la gestion médicale des commotions cérébrales dans le football européen à l’époque.
En 2014, aucun protocole précis n’obligeait les équipes à faire sortir un joueur victime d’un choc à la tête pour un examen médical.
Le Real Madrid n’a donc procédé à aucun remplacement ni à une évaluation immédiate de l’état de son joueur. Cela a suscité de nombreuses critiques, notamment de la part des professionnels de la santé et des observateurs du football.
Depuis, l’UEFA a renforcé ses règles en matière de commotions. Aujourd’hui, les équipes médicales ont davantage de marge pour intervenir, et les arbitres peuvent interrompre le jeu.
Mais l’histoire de Pepe reste un exemple marquant des risques invisibles auxquels sont exposés les joueurs, même dans les plus grandes compétitions comme la Ligue des champions.
