Passeports de l’AES : de graves révélations tombent ; les documents seraient produits par la France

Après cet acte historique posé par la France ; le passeport de l’AES gagne en..., le Mali, le Burkina Faso et le Niger sont aux anges

Crédits photo : Service d'Information du Gouvernement du Burkina Faso

Les passeports des pays de l’Alliance des États du Sahel (AES) seraient produits par la France, selon les informations de Jeune Afrique.

Si cela se révélait vrai, il s’agirait d’une situation pour le moins paradoxale qui se dessine autour de ces nouveaux passeports de l’Alliance des États du Sahel (AES) tant attendus.

Et pour cause, il n’est plus à rappeler que les autorités maliennes, sous la direction du général Assimi Goïta, ont rompu leurs relations avec l’ancien colonisateur  qu’est Paris.

Concrètement, selon les informations de Jeune Afrique, ce serait la société française, Idemia, qui malgré des relations houleuses avec Bamako, poursuivrait la production de documents d’identification de l’AES, livrant mensuellement entre 12 000 et 16 000 passeports AES.

Et pour cause, toujours d’après la même source, le contrat, hérité de 2015, demeure en vigueur jusqu’en 2025, créant une interdépendance que même les tensions diplomatiques les plus vives n’ont pu défaire.

Cette réalité technique contraste singulièrement avec la rhétorique politique ambiante.

Les autorités maliennes, qui viennent d’annoncer leur retrait fracassant de l’Organisation internationale de la Francophonie, se trouveraient alors dans une position pour le moins délicate : leurs documents souverainistes sont produits par une entreprise française contre laquelle elles ont multiplié les accusations, notamment concernant la supposée rétention du fichier biométrique malien, crucial pour l’organisation d’élections présidentielles.

L’imbroglio administratif entourant la reconnaissance internationale de ces nouveaux passeports AES mettrait donc en lumière les limites d’une souveraineté plus proclamée que réelle.

D’autres difficultés pour les passeports de l’AES

Jeune Afrique continue en expliquant que les chancelleries attendent toujours les spécimens nécessaires à leur validation, particulièrement pour l’espace Schengen.

Si pour le Mali, une finalisation est espérée mi-avril, la situation reste floue pour le Burkina Faso et le Niger, autres membres de l’AES, qui n’ont pas encore entamé les démarches nécessaires auprès des représentations étrangères.

Les relations entre Paris et Bamako, déjà tendues, prennent une tournure particulière dans ce contexte. L’ambassade de France au Mali fonctionne en « mode dégradé » depuis l’expulsion de son ambassadeur en 2022, une situation qui a entraîné une réduction drastique des services consulaires.

Les chiffres parlent d’eux-mêmes : le nombre de visas accordés aux ressortissants maliens a été divisé par quatre, passant de 20 000 demandes annuelles à moins de 4 000 en 2024.

Par ailleurs, l’affaire des passeports AES s’inscrit dans un contexte plus large de contentieux juridiques et diplomatiques.

Les tentatives de réchauffement diplomatique, bien que timides, se heurtent à une fin de non-recevoir de la part des autorités maliennes.

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