Partir travailler en France semble devenir un véritable calvaire pour les travailleurs étrangers dont les Africains.
Et pour cause, la France dessine les contours d’une nouvelle politique migratoire professionnelle qui risque de compliquer davantage l’insertion des travailleurs africains sur son territoire.
Pourquoi partir en France pour travailler devient difficile ?
Les récentes déclarations de la ministre du Travail, Astrid Panosyan-Bouvet, annoncent une refonte majeure des conditions d’accès au marché du travail français, avec des implications significatives pour les candidats étrangers, particulièrement africains.
Cette réforme, qui s’inscrit dans le cadre de la loi immigration adoptée en 2024, prévoit une actualisation de la liste des métiers en tension, attendue pour fin février 2025.
Si cette révision pourrait théoriquement ouvrir de nouvelles opportunités, elle s’accompagne d’un durcissement notable des critères d’éligibilité qui risque de pénaliser de nombreux candidats africains.
Le nouveau dispositif exige désormais une présence minimale de trois ans sur le territoire français et deux années d’expérience dans un secteur en tension, des conditions particulièrement contraignantes pour les nouveaux arrivants.
Cette évolution marque une rupture avec la circulaire Valls de 2012, qui avait permis la régularisation de 34 724 personnes en 2023.
Le gouvernement français justifie ce durcissement par une volonté de mieux réguler l’immigration professionnelle et de lutter contre le travail illégal.
Les entreprises employant des travailleurs non autorisés s’exposent désormais à des sanctions renforcées, une mesure qui pourrait inciter les employeurs à la prudence dans leurs recrutements internationaux.
Paradoxalement, cette politique restrictive intervient alors que la France fait face à des pénuries de main-d’œuvre dans plusieurs secteurs.
Le ministère du Travail reconnaît d’ailleurs que les ingénieurs et les titulaires de masters représentent un tiers de l’immigration économique, soulignant l’importance des compétences hautement qualifiées dans l’économie française.
Pour les candidats africains, ces nouvelles dispositions impliquent la nécessité d’une préparation plus minutieuse de leur projet professionnel.
L’accent est mis sur les secteurs en tension, cartographiés « région par région » selon le ministère, mais l’accès à ces opportunités nécessite désormais un parcours administratif plus complexe.
La seule lueur d’espoir réside dans la possibilité pour les travailleurs de demander spontanément leur régularisation, sans dépendre de l’accord préalable de leur employeur, une avancée notable par rapport au système précédent.
Néanmoins, cette autonomie procédurale ne compense que partiellement le renforcement global des exigences.