Alors que certains pays européens durcissent leur politique migratoire, le Portugal a choisi la voie inverse en simplifiant depuis novembre 2022 l’accès à des visas de travail pour les ressortissants des pays lusophones, dont les Africains.
Une mesure controversée qui fait déjà polémique à Bruxelles, mais offre de nouvelles perspectives aux Africains désireux de tenter leur chance au pays, selon nos confrères de RFI.
Fernando Furtado, maçon capverdien immigré dans les années 80, observe avec envie la rapidité de régularisation des nouveaux arrivants : « J’ai un collègue maçon ici depuis 4-5 mois seulement. Il a reçu tout de suite ses papiers, un contrat de travail et un visa de 2 ans. 2 jours après son arrivée, il bossait ! ».
D’après les autorités portugaises, pas moins de 140 000 de ces titres spéciaux de séjour auraient déjà été délivrés. L’objectif premier était de régulariser les travailleurs immigrés en situation irrégulière, notamment dans l’agriculture et le BTP, deux secteurs en pénurie chronique de main d’œuvre.
Les Visa du Portugal privilégiés par les Africains
Ces visas profitent aussi aux ressortissants d’ex-colonies africaines comme l’Angola, le Mozambique ou Sao Tomé-et-Principe.
Dans ce petit archipel, le PNUD estime que près de 20 000 personnes, soit 8 à 9% de la population, ont déjà candidaté. Un exode massif qui risque d’aggraver la fuite des cerveaux et d’impacter négativement certains services publics clefs.
Pourtant, le Portugal ne compte pas faire marche arrière. Son ambitieuse politique migratoire vise à attirer au moins 150 000 travailleurs étrangers par an pour relancer une économie exsangue et la seule façon d’y parvenir est de lever un maximum de barrières administratives.
Mais cette stratégie libérale d’ouverture fragilise la cohésion du modèle européen commun en matière de visas selon Bruxelles.
La Commission a ainsi lancé une procédure d’infraction pour contraindre Lisbonne à harmoniser ses pratiques avec les standards européens bien plus restrictifs.
Entre injonctions contradictoires et enjeux de souveraineté, le dossier promet de faire couler beaucoup d’encre dans les mois à venir.
Pour l’heure, de nombreux Africains lusophones caressent le rêve d’une nouvelle vie au Portugal, facilité par un accès simplifié aux visas de travail.
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