Paradoxe et incohérences régionales : Jadis partisan d’une intervention militaire au Niger, ce président chasse la CEDEAO

Paradoxe et incohérences régionales : Jadis partisan d’une intervention militaire au Niger, ce président chasse la CEDEAO

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Jadis partisan d’une intervention militaire de la CEDEAO au Niger, le président de la Guinée-Bissau vient à son tour de chasser une mission de l’instance régionale.

Umaro Sissoco Emballo, puisque c’est de lui qu’il est question, oppose aujourd’hui son refus de toute médiation externe.

L’expulsion nette d’une délégation de la CEDEAO par ce président qui voulait à tout prix que l’Instance intervienne militairement au Niger au lendemain du coup d’État qui a renversé Mohamed Bazoum illustre de manière saisissante un paradoxe et une incohérence régionale.

En refusant d’accueillir la mission de la Communauté Économique des États de l’Afrique de l’Ouest, le président Emballo a violé plusieurs engagements de médiation et menaçant la stabilité de la Guinée-Bissau.

 Ce comportement contraste fortement avec ses positions antérieures, lorsqu’il défendait l’idée d’une intervention militaire au Niger pour faire face aux coups d’État.

Paradoxe et incohérences régionales

Ce revirement ne passe pas inaperçu dans la sous-région. Alioune Tine, du Think-Thank Afrikajom Center, a dénoncé dans un tweet l’attitude du président, soulignant que la CEDEAO, en dépit de ses efforts, se voit éconduite de manière unilatérale.

À ce constat s’ajoute la prise de position de l’opposant togolais Nathaniel Olympio, qui a réagi avec véhémence à l’expulsion de la délégation.

 Selon lui, cette décision cynique renvoie à l’organisation sous-régionale l’image d’une institution vidée de sa substance, ne reflétant plus que l’ombre de ce qu’elle était autrefois.

Par ailleurs, il s’interroge sur l’attitude des présidents d’États voisins du Nigeria, du Sénégal ou du Ghana qui semblent tolérer que chaque pays traite la CEDEAO à sa guise, méprisant ainsi le peuple qu’elle est censée représenter.

Pour Olympio, il est urgent que les dirigeants de la région s’engagent dans une réforme radicale de cette institution, voire envisagent sa disparition, afin d’éviter que ce manque de considération ne conduise le peuple à prendre lui-même les choses en main.